Aircall dépasse le seuil critique de chiffre d’affaires et devient le nouveau « Centaure » français

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Il y a 2 heures, Mis à jour il y a 1 heure

La start-up spécialisée dans les services de télécommunications pour les entreprises annonce avoir franchi le cap des 100 millions de chiffre d’affaires annuel.

Les temps changent. Les priorités des start-up aussi. Aircall, l’une des start-up emblématiques de la French Tech, figure historique du Next 40, ne se contente plus d’être une Licorne – une entreprise valorisée à plus d’un milliard d’euros – elle affirme haut et fort son nouveau statut de Centaure. – une entreprise dont le retour sur chiffre d’affaires annuel (ARR) est supérieur à 100 millions d’euros. Un tout petit club, puisqu’il n’en existerait que 150 dans le monde, selon Bessemer Venture Partners.

Avoir le revenu comme référence et non plus la valorisation permet aussi aux start-up, comme les entreprises cotées en bourse, d’échapper à un indicateur très volatil en temps de crise économique. De plus, les investisseurs ont eu tendance ces dernières années à jouer la carte unique lors de leurs levées de fonds. Cela signifie que les prochains cycles d’amorçage auront probablement lieu à des niveaux d’évaluation inférieurs aux précédents. De son côté, Aircall préfère prévoir une autre échéance, celle d’une introduction en bourse à moyen terme. Ce qui favorise un retour aux bases.

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« Il nous a fallu un peu plus d’un an pour atteindre le million de recettes annuelles de retour… Puis six ans de plus pour dépenser les 100 millions. C’est une étape importante et difficile à franchir », a déclaré Jonathan Anguelov, co-fondateur et PDG d’Aircall, convaincu que le moment était venu « d’ouvrir les livres de comptes ». Un point nécessaire aussi pour rassurer les clients – et les investisseurs – sur la pérennité du modèle économique et la capacité de l’entreprise à évoluer vers la rentabilité. Alors que l’entreprise vient de franchir ce seuil critique, elle annonce qu’il devrait même être largement dépassé, avec l’objectif d’atteindre les 136 millions d’ici la fin de l’année. Malgré cette perspective, ses dirigeants font preuve d’une grande prudence, compte tenu du contexte économique, convaincus qu’il faut « faire plus, avec autant ». Pour accompagner sa croissance, Aircall embauche, mais désormais avec modération. Son premier plan de développement a porté cette année sur 250 créations d’emplois. A terme, il n’y en aura qu’une centaine, rigueur budgétaire oblige. « Nous gardons les objectifs du plan, mais nous avons demandé à tout le monde d’essayer », avec Jonathan Anguelov, persuadé qu’il faut changer les habitudes.

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Les dépenses sont désormais examinées, la chasse aux économies est lancée. La start-up a un temps envisagé de changer de bureaux, le projet prend du retard. Ce changement de paradigme a aussi ses avantages, du moins pour les employeurs. Aussi la folle course aux talents s’arrête. Progressivement, les profils les plus recherchés seront contraints d’intégrer la nouvelle donne. Assez pour que les patrons de start-up – et de plus grandes entreprises – s’attendent à moins de stress sur le marché du logiciel, voire à une plus grande fidélité à leurs employeurs.

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