Apple a parfois été critiqué pour la qualité assez relative de ses AirPods. Innovants (c’étaient les premiers écouteurs True Wireless du marché), dans l’air du temps avec leur design à la finition laiteuse et la petite tige souvent imitée, avec une qualité sonore très respectable, les précédents AirPod nous ont jusqu’à présent séduits, mais pas complètement convaincus. C’est avant tout une restitution sonore assez « passe-partout », certes flatteuse, mais sans véritable signature. Avec les nouveaux écouteurs AirPods Pro lancés à 299 euros et que « 20 Minutes » a pu tester, il semble qu’un nouveau chapitre s’ouvre désormais.
Nouveau départ
Les AirPods Pro intra-auriculaires diffèrent des AirPods classiques de 2e et 3e génération, qui sont « ouverts ». Les embouts du premier (quatre paires sont incluses) s’enfoncent dans les oreilles, tandis que l’embout du second (qui n’a pas d’embouts en silicone) remonte juste à l’entrée du conduit auditif. La différence de taille est principalement due à un meilleur isolement physique. Mais Apple va bien plus loin avec ses nouveaux écouteurs. Si la forme des benjamins ne change pas beaucoup (bien que la taille de leur corps ait légèrement augmenté), il semble que les équipes de Tim Cook soient reparties de zéro.
Un son mieux travaillé
Pour la musique, les AirPods Pro sont équipés de la nouvelle puce H2. C’est elle qui traite le son et elle le fait bien. Très bien. A l’écoute, nous avons constaté non seulement une amélioration générale de la qualité sonore, mais surtout une bien meilleure fréquence de travail. Le grave est confortable, charnu, épais, sans être envahissant ni dominant. Les aigus sont plus fins, plus sensibles et mieux traités. Quant aux médiums si importants pour la voix des artistes, ils sont ici plus chauds, avec plus de texture.
Hélas : les AirPods Pro ne prennent toujours pas en charge les fichiers sans perte, Apple s’en tenant aux codecs SBC et AAC compressés. D’autres écouteurs, tels que le WF-1000XM4 de Sony (après tout, de véritables rivaux des nouveaux écouteurs d’Apple) sont compatibles avec le codec LDAC non compressé.
L’Audio Spatial, nouveau Graal
Cependant, cette amélioration est particulièrement notable lors de l’écoute de titres Spatial Audio dans Apple Music. Ce qu’Apple appelle le son surround n’est rien d’autre que Dolby Atmos ou son surround. Et là, c’est époustouflant. La scène sonore est extrêmement large. Cela se voit aussi bien avec des morceaux récents (comme M’envoler d’Eloïse Sauvage ; Fossora Björk ou encore Tee Lomepala) qu’avec des morceaux plus anciens revisités dans un nouveau format d’écoute. 360°. Learning to Fly de Pink Floyd, Miss You des Rolling Stones ou Rebel Yell de Billy Idol font peau neuve ! Les voix des artistes et des instruments ne sont plus entendues en stéréo, mais comme si nous étions au milieu d’une sphère sonore.
Encore mieux : la fonction « Headtracking » (désactivable) offre une expérience d’écoute à découvrir. Grâce au gyroscope intégré aux AirPods Pro, les voix et les instruments restent au même endroit. Si vous tournez la tête, elles passent d’une oreille à l’autre, comme si vous étiez dans une salle de concert en mouvement : la musique vient toujours du même point.
Une réduction de bruit déconcertante
Apple affirme que la réduction du bruit AirPods Pro est deux fois plus efficace que la première génération d’AirPods Pro. Mais sur une échelle de 1 à 100, il est impossible de dire que l’entreprise de Cupertino double. Pourtant, la puce H2 fait un travail d’orfèvre ici aussi.
Par exemple, le bruit de la balayeuse bruyante qui passe régulièrement sous nos fenêtres (et nous avons quand même mesuré 80 db !) disparaît presque complètement. Lors de nos essais, nous avons pris conscience de la présence de l’engin en le voyant par la fenêtre, plutôt qu’en l’entendant venir du bout de la rue, comme nous le faisons toujours.
Le bruit de notre machine à café (pas forcément agréable, si ce n’est la perspective d’un bon petit expresso qu’elle annonce) semblait étouffé d’environ 80%. Et il ne reste pas grand-chose du clic de notre clavier d’ordinateur. On est dans une ambiance feutrée. Cela peut également être un problème à l’extérieur si vous n’avez pas activé le mode de transparence des AirPods Pro, qui s’adapte automatiquement aux sons extérieurs et ne nous donne qu’une petite dose.
Pas d’égaliseur ni d’application dédiée
Contrôlés par des leviers tactiles, les écouteurs d’Apple ne proposent pas d’application dédiée. Curieusement, vous devez vous rendre dans les paramètres Bluetooth de l’iPhone auquel ils sont connectés (appuyez sur le « i » à droite de leur nom) pour effectuer quelques réglages manuels. Mais ici, il n’y a aucun signe d’une éventuelle égalité. Accessible uniquement sur un appareil Apple, l’interface permet également de vérifier l’autonomie restante des écouteurs et de leur étui de rangement : jusqu’à 6 heures d’écoute sans réduction de bruit, jusqu’à 5,5 heures avec, selon Apple. Des durées qui semblent corrélées avec nos tests.
Recharge par fil (câble Lightning non inclus) ou par induction, la coque AirPods Pro peut désormais être localisée depuis un appareil Apple et émet un petit bip lorsque la charge commence et se termine. Apple serait bien avisé de proposer un bracelet pouvant l’accueillir au lieu de le vendre en option à 14,95 €, ce qui est un prix inacceptable pour ce type d’accessoire. Il y a des bracelets qui en vendent dix à 4,99€ sur Amazon !
Reste que les AirPods Pro 2, qui sont IPX4, ne sont pas loin de s’imposer comme les meilleurs écouteurs True Wireless du marché, juste devant leurs rivaux, les WF-1000XM4 de Sony. Mais pour combien de temps ? Bose pourrait être un concurrent très sérieux avec les nouveaux écouteurs QuietComfort II, que nous n’avons pas encore testés, et qui sont 100 % compatibles avec iOS ainsi qu’avec Android.