Alibaba, TikTok… La Chine oblige ses géants de la tech à dévoiler leurs algorithmes

Vendredi, pour la première fois, l’Administration du cyberespace de Chine a publié une liste de la manière dont les géants de la technologie utilisent les algorithmes. Le champion du e-commerce Alibaba, par exemple, recommande de nouveaux produits en fonction de l’historique de navigation et de recherche de ses utilisateurs.

Propriété de ByteDance, la courte application vidéo Douyin (une version chinoise de TikTok) fait des suggestions en fonction du temps passé par ses utilisateurs sur le contenu précédent.

Depuis mars, les entreprises doivent vérifier auprès du régulateur la conformité de leurs algorithmes et fournir des précisions techniques. Au cœur de l’économie numérique, les algorithmes sont le cerveau de nombreuses applications et services sur Internet et sont généralement un secret bien gardé. Tencent, le « Facebook chinois » est également touché par cette prise de contrôle du secteur par Pékin. Inquiètes de l’opacité des géants du numérique face à ces pratiques, les autorités cherchent à encadrer davantage les algorithmes.

« A ce stade, les autorités n’ont pas explicitement demandé aux entreprises de changer leurs algorithmes », a déclaré à l’AFP Angela Zhang, étudiante en droit chinois à l’université de Hong Kong. « Les régulateurs sont plutôt dans l’étape de la collecte d’informations », note l’avocat. Les autorités chinoises se sont montrées particulièrement intransigeantes contre le secteur technologique depuis près de deux ans, pour des pratiques tolérées et propagées jusqu’à présent.

Le leader du VTC écope d’une amende

Plusieurs géants du secteur ont ainsi été pointés du doigt notamment en matière de données personnelles, de concurrence et de droits des utilisateurs. Le mois dernier, Didi, leader chinois des réservations avec chauffeur (VTC), a écopé d’une amende d’environ 1,2 milliard d’euros pour une violation de données personnelles.

La semaine dernière, le portail DXY, site d’information médicale populaire en Chine, a été interdit de publication après avoir mis en cause l’efficacité d’un traitement contre le Covid-19 basé sur la médecine traditionnelle chinoise promu par les autorités.

L’américain Yahoo, qui était l’un des moteurs de recherche les plus populaires aux débuts d’Internet, a quitté la Chine en novembre dernier alors que le pays resserre la vis sur le secteur numérique. Le réseau social professionnel de Microsoft, LinkedIn, a annoncé une décision similaire en octobre.

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