Au Marais-Vernier, Annie a installé un micro-musée dans la maison

Annie Poupel a reconstitué chez elle une collection d’objets anciens évoquant la région qu’elle expose sur son balcon. Et tout le monde peut en profiter, au Marais-Vernier.

Par Joce Hue

Publié le 2 juillet à 22h 15:06

Pléthore  d’anciens objets

« Je suis fier d’être normand ! Et Annie Poupel ne se contente pas de le prêcher. Elle le vit au quotidien et le montre chez elle. La jeune retraitée passe son temps libre à transformer le rez-de-chaussée de sa maison du Marais-Vernier (Eure), un grand balcon sur rue, en petit musée des traditions locales. Le lieu dédié aux décorations de Monsieur Noël cette saison a trouvé un autre emploi pour le reste de l’année. C’est Noël au balcon de novembre à janvier, « quand la volonté du maire passe, on démonte ». Et cette année, pour la première fois, Annie a recréé une « scène normande représentant notre village » avec cette « mini-exposition ».

« A chacun », rigole Annie. Mon mari n’aime pas ça, mais j’aime les vieux… On s’entraide quand même ! »

Toute la place est occupée par des briques dignes d’un brocanteur : balles de foin, cruches, cruches en étain et récipients divers, jarres, fûts de calva, caisses et toiles de jute « avec lesquelles on ramassait les pommes », aller « porter cruches et seaux à lait « , lampe tempête à pétrole, lavabo et lave-linge pour la lessive, stérilisateur pour conserves de légumes et fruits, marmite en grès  » pour stériliser le lard avec du sel, quand le cochon a été tué pour la première fois « , vaisselle diverse et vieux verres, pot pour battre le beurre, fer à repasser  » que l’on chauffait sur le poêle à bois », entonnoir  » que l’on posait sur les fûts pour verser le cidre », pots à épices, terrine, cafetière, bouilloire à l’ancienne, cafetière, confiturier, le tout sur fond de  » un drap de lin de mon pantalon, il a presque aussi vieux que moi ! et avec du cidre  » qu’on fait avec le comité des fêtes « , et une charrette !

Je me souviens avoir vu mes grands-parents la conduire pour traire les vaches. Notre plaisir a été de l’inventer.

« Pucheux »  et « batteux »

L’ancienne mère de jour fait cela « pour le plaisir et pour nos proches d’abord ». Mais pas de triste nostalgie pour Annie. Son objectif ? Montre les temps anciens pour « se souvenir des ancêtres et rendre hommage aux grands-parents et aux parents », car elle a collecté la plupart des objets exposés ici.

L’agent du sexe né ici, « enfin pas loin, à Saint-Samson-de-la-Roque », vit dans le Marais-Vernier depuis plus de 60 ans. Son mari est originaire de Seine-Maritime. Ce sont les mêmes objets, mais pas le même patois pour les désigner.Elle cite « pucheux », ce seau à anses pour approvisionner en eau les animaux, ou « batteux » qui servait à battre le linge qu’on allait laver à la fontaine. .

Ces « quelques vieilles choses » prises « à ma famille, beaucoup à mes parents, mes grands-parents et mes belles-sœurs » sont des témoignages d’une époque révolue. Ils montrent « un autre temps » aux jeunes générations, quand « il n’y avait ni eau courante ni électricité ».

Nous prenions l’eau des fossés et en remplissions le kutrau. Nous n’avions pas tout sur simple pression d’un bouton à l’époque !

Si Annie ne « sait pas si [elle] remet ça chaque année », elle apprécie que les passants, « beaucoup de monde à vélo », la félicitent pour la décoration.

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