Australopithecus « Madame Ples », la petite-fille de Lucy d’Afrique du Sud

AFP, publié le mardi 28 juin 2022 à 18h22.

Le célèbre australopithèque Lucy, découvert en Ethiopie, avait un cousin contemporain vivant à quelques milliers de kilomètres de là en Afrique australe, il y a environ 3,5 millions d’années, selon une étude qui invite à considérer le « berceau de l’humanité » à travers le monde. .

Une nouvelle datation d’une grotte de Sterkfontein en Afrique du Sud, au nord-ouest de Johannesburg, a livré des fossiles d’Australopithecus africanus, une des espèces d’Australopithèques, les prédécesseurs de la race humaine.

Parmi eux, le fossile de « Madame Ples », l’un des premiers crânes complets de ce genre d’hominidés, découvert en 1947 dans ce site regorgeant de grottes de calcite, qui a livré plusieurs milliers de fossiles, dont 500 d’australopithèques, inscrits par l’Unesco au titre de Site du patrimoine sous le nom de « Berceau de l’Humanité ».

La zone qui abritait « Mme Ples » avait auparavant été datée d’il y a entre 2,1 et 2,6 millions d’années, en fonction de l’âge des sédiments tombés dans la grotte après sa formation. Mais « chronologiquement, ça ne collait pas », se souvient Laurent Bruxelles, chercheur au CNRS, l’un des auteurs de l’étude publiée cette semaine dans la revue PNAS.

« C’était étrange de voir des australopithèques persister aussi longtemps », explique ce géologue à l’AFP : à 2,2 millions d’années, Homo habilis (le premier représentant du genre Homo) était déjà apparu dans la région. Cependant, aucune trace de lui, ni de ses outils, dans ce niveau de grotte.

– « petite soeur de pied » –

Autre fait troublant : le squelette emblématique de Little Foot, un australopithèque encore plus ancien retrouvé dans les profondeurs de la grotte, et dont les récentes recherches ne remontaient qu’à 3,67 millions d’années… haut au vu de l’épaisseur des couches sédimentaires qui les séparent eux. .

Avec le paléontologue sud-africain Ronald Clarke, auteur principal de l’étude, Laurent Bruxelles a décidé d’utiliser la même méthode de datation de Little Foot. Les fossiles d’australopithèques étant trop anciens pour être directement datés au carbone 14, seuls les sédiments dans lesquels ils sont collectés peuvent être datés.

La datation par « isotopes cosmogéniques » (rayons cosmiques qui bombardent la Terre) permet de faire la boucle géologique, reconstituant au plus près l’histoire de la grotte, qui s’est remplie au fil du temps comme un sablier.

Comme pour Little Foot, les analyses ont montré que les roches de la grotte étaient enterrées avec les fossiles il y a 3,4 à 3,6 millions d’années. Et que les sédiments « intrusifs » – la couche de calcite qui a donné lieu à la datation initiale – se sont déposés un million d’années plus tard.

Cette révélation fait de l’Australopithecus africanus un contemporain de l’Australopithecus afarensis d’Afrique de l’Est, la célèbre espèce de Lucy découverte en 1974 dans le Rift éthiopien.

Deux espèces « synchrones » vivant à 4 000 kilomètres de distance, et très similaires. « Les premiers australopithèques de l’espèce Little Foot étaient assez massifs, quand Lucy et Mme Ples sont plus minces », décrit Laurent Bruxelles.

A-t-on affaire à la même espèce ? « On ne pourra jamais prouver qu’elles étaient interfertiles. Mais à l’échelle de millions d’années, à seulement 4 000 km de distance, ces espèces ont eu beaucoup de temps pour se déplacer, se croiser… à l’échelle de toute l’Afrique, », a-t-il déclaré. selon cet expert des grottes.

Avec la datation de Little Foot (plus âgé que Lucy) il y a eu des disputes sur l’emplacement du berceau de l’humanité, à l’est ou au sud du continent africain. En révélant ces nouvelles destinations parallèles, cette dernière étude invite à repenser cette notion à l’échelle continentale.

Les fouilles du site de Sterkfontein – loin d’avoir livré tous ses secrets – confirment que l’arbre de l’évolution humaine est plus « arbuste que linéaire », commente le géologue français, citant Yves Coppens, le célèbre paléontologue décédé la semaine dernière à l’âge de 87 ans. Le co-découvreur de Lucy « a compris depuis longtemps le côté panafricain de l’évolution », salue Laurent Brussels.

Quel est l’os le plus ancien du monde ?

Un morceau de phalange vieux de 85 000 ans appartenant à notre ancêtre Homo sapiens a été retrouvé dans le désert d’Arabie saoudite. C’est le plus ancien reste humain découvert en dehors de l’Afrique et du Levant.

Qui est l’homme le plus vieux du monde ? Homo rhodesiensis est connu en Afrique depuis 600 000 ans. Il pourrait être l’ancêtre d’Homo sapiens, dont les plus anciens fossiles connus sont ceux du Djebel Irhoud, au Maroc, datés en 2017 à 300 000 ans.

Quel est le plus ancien squelette ?

Ardi est le surnom donné à un squelette d’hominidé datant de 4,4 millions d’années (Pliocène). Ce fossile, répertorié sous le numéro ARA-VP-6/500, correspondrait à une femelle et a été découvert par Tim D. White, Gen Suwa et Berhane Asfaw lors de fouilles qui ont eu lieu de 1992 à 1994 en Ethiopie.

Quel est le plus vieux ossement ?

Bien avant Lucie. Lucy serait détrônée par Ardi. En effet, après quinze ans de recherches, une étude publiée jeudi révèle qu’un squelette vieux de 4,4 millions d’années a été découvert dans les années 1990 en Ethiopie. Lucy n’a « que » 3,2 millions d’années.

Quel âge a Lucy ?

Le squelette de Lucy – nommé d’après la chanson des Beatles Lucy in the Sky with Diamonds -, déterré en 1974, a 3,2 millions d’années. La femme était au début de la vingtaine lorsqu’elle est décédée. Son squelette est conservé à 40 %.

Quelle est la taille de Lucie ? Le petit australopithèque (1,10 m pour 29 kg) a beau avoir été découvert il y a plus de quarante ans, en 1974 à Hadar en Ethiopie, par une équipe scientifique qui comprend les français Maurice Taieb et Yves Coppens, ses ossements ont encore de bonnes choses à nous apprendre .

Quelle est la date de naissance de Lucy ?

Lucy, une australopithèque bipède au mode de vie partiellement arboricole. Le squelette de Lucy a environ 3,2 millions d’années. Parmi les ossements mis au jour figuraient des os du bassin : le sacrum et deux os iliaques.

Où et quand vivait Lucy ?

Le squelette de Lucy a été découvert en 1974 en Éthiopie, un pays d’Afrique de l’Est. En analysant les 52 ossements retrouvés, les chercheurs ont découvert qu’il s’agit d’un jeune australopithèque ayant vécu il y a plus de 3 millions d’années.

Comment dater Lucy ?

3) La strate où le fossile de Lucy a été trouvé se situe entre la coulée de basalte et les cendres volcaniques, nous pouvons donc estimer l’âge de Lucy entre -3,7 et -2,8 millions d’années. Remarque : le squelette de Lucy a été daté, son âge serait de 3,18 millions d’années.

Quand est née Lucie ? Ainsi les célèbres « Toumaï » (dont les restes, découverts en 2001 au Tchad, ont environ 7 millions d’années), « Ardi » (environ 4,5 millions d’années, découverte en 1994 en Éthiopie) et « Lucy » (environ 3,8 millions d’années ancien, découvert en 1974 en Ethiopie) au panthéon préhistorique.

Comment dater le squelette de Lucy ?

Le squelette de Lucy a environ 3,2 millions d’années. Parmi les ossements mis au jour figuraient des os du bassin : le sacrum et deux os iliaques. La forme de ces os, de par leurs points communs avec l’espèce humaine (bassin élargi…), suggère une bipédie.

Pourquoi dater une roche ?

La datation absolue, en donnant accès à l’âge des roches et des fossiles, permet de mesurer la durée des phénomènes géologiques. Elle permet aussi de situer dans le temps l’échelle relative des temps géologiques.

Pourquoi l’analyse de différents échantillons d’une même roche peut-elle donner des âges différents ? Lorsque l’analyse de différents échantillons d’une même roche donne des âges très différents, cela atteste de la réouverture puis de la fermeture de certains échantillons de la roche.

Quels sont les moyens de dater une roche ?

Pour dater les événements qui se sont déroulés au cours de la longue histoire de la Terre, de sa création à nos jours, on utilise une échelle de temps géologique, également appelée « carte stratigraphique ».

Comment dater une roche par Radiochronologie ?

méthode de radiochronologie La datation des roches de la croûte continentale se fait essentiellement par radiochronologie : cette méthode est basée sur la décomposition naturelle de certains éléments chimiques présents dans les minéraux.

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