Faites venir l’accusé – En janvier dernier, Reuters a accusé Binance de retenir des informations et de laxisme menant au blanchiment d’argent. Ce mois-ci, l’agence de presse anglo-saxonne répète et développe. Binance a été accusé d’essayer de s’isoler des régulateurs, par exemple en antidatant ses documents, mais la liste ne s’arrête pas là. Le premier échange cryptographique au monde est à nouveau à l’honneur. Quelles sont les allégations de Reuters, sur quoi sont-elles basées et à quoi répond le PDG de Binance, Changpeng Zhao ?
Binance accusé de vouloir éviter les régulateurs américains
Dans son article du 17 octobre, Reuters rappelle l’enquête lancée par le département américain de la Justice début septembre 2021. Une enquête sur le blanchiment d’argent nécessitant le partage de documents détaillés sur les politiques de Binance, ainsi que sur le comportement du PDG et des dirigeants. Un mois plus tard, le rapport de Reuters est clair : Binance est accusé d’essayer de tenir les régulateurs à distance. Binance aurait créé une bourse américaine pour tenir les législateurs à distance de la plate-forme principale. Selon Binance, cette entité américaine serait indépendante, mais selon Reuters, Zhao la contrôlerait, ce qui en ferait une filiale.
Selon Reuters, la moitié de l’équipe de conformité de Binance a également démissionné à la mi-2022. Cette vague de départs ferait suite à l’arrivée d’un responsable qui insistait pour accélérer les inscriptions de nouveaux utilisateurs. Un gain de rapidité, mais une baisse de sécurité, facilitant potentiellement le blanchiment d’argent au sein de cette bourse qui représente plus de 50% du commerce mondial. Cet épisode survient alors que le ministère américain de la Justice enquête également sur une éventuelle violation du secret bancaire par Binance.
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Binance contournerait US et Grande-Bretagne : antidatage et blanchiment
De même, Reuters accuse Binance d’essayer de contourner les réglementations de la FCA. Pour éviter l’examen minutieux des régulateurs britanniques, l’échange aurait antidaté un document. En utilisant ce procédé illégal, l’entreprise n’aurait pas eu à se soumettre à la surveillance réglementaire. Face à ce plan présenté par un cadre, Zhao aurait répondu « je suis d’accord ».
Reuters rappelle qu’en début d’année, 2,35 milliards de dollars auraient été blanchis via cet échange. Le résultat d’une croissance explosive soutenue par des contrôles faibles et la rétention d’informations des régulateurs. De même, en août 2021, suite à un renforcement de ses contrôles, 29 millions de dollars auraient été déplacés illégalement. Un déménagement important car Wallex & Sarmayex, bourses iraniennes. L’Iran est soumis à de strictes restrictions américaines.
On a également critiqué le management de Zhao, une course à la croissance qui mettrait volontairement de côté certains enjeux sociaux, comme la régulation. Des critiques ont également été adressées à l’opacité de l’entreprise sur son siège social et son projet de défense Taï-Chi visant à préserver l’accès au marché américain. Le journal a également critiqué le paiement de ses employés en monnaie Binance (BNB).
Le PDG de Binance se défend face aux accusations, silence pour les autorités
La Financial Conduct Authority, le ministère américain de la Justice et d’autres régulateurs concernés ont tous refusé de commenter le rapport de Reuters. En juin dernier, la FCA a communiqué sur le manque d’autorisation de Binance pour fournir des services réglementés.
Zhao Changpeng s’est défendu en rappelant que l’entreprise avait beaucoup investi dans la mise en conformité, mais que les efforts devaient encore être poursuivis.
Il rappelle également que Binance est le premier échange crypto à implémenter KYC. Binance encourage sa mise en œuvre pour tous ses concurrents. Il a critiqué le manque de détails sur les calculs de Reuters, déclarant que s’il y a 2,35 milliards de blanchiment d’argent, ce n’est que 0,1% du total des échanges d’actifs, ce qui ferait de la plateforme l’institution « la plus efficace pour éloigner les fonds illicites de la plateforme ».
Quant au plan Taï Chi, il se souvient de ne jamais l’avoir mis en place. Son leadership lui est aussi propre et fonctionne, même s’il serait caricaturé par le journal. Enfin, pour des raisons de sécurité, ses bureaux seraient si discrets et rémunéreraient ses employés à sa guise, comme le lui permet la loi.
« Je me rends compte que tout le monde n’aimera pas mon approche, mais cela fonctionne pour nous. »
Reuters accuse donc le plus grand échange cryptographique au monde de comportement anti-réglementaire voire illicite, basé sur une gestion malveillante et mystérieuse. Ce dont l’entreprise se défend en déclarant qu’elle se plie et qu’elle apprécie ladite législation dans le monde entier. Binance est accusé et se défend, malgré que l’entreprise se porte bien puisqu’elle a récemment proposé de participer au rachat de Twitter par Elon Musk le 11 octobre.
Binance a désormais atteint une taille suffisamment critique pour pouvoir répondre coup sur coup dans ce genre d’escarmouche sur les fonds de conquête de Bitcoin à l’échelle internationale. Pour vous inscrire sur la bourse et vous faire votre propre opinion, c’est ici (lien commercial).
Antoine Fraisse
En tant que novice en finance d’entreprise, je suis curieux voire enthousiasmé par les innovations des crypto-monnaies et de la blockchain. Avec vous, je découvre et explore cet environnement.