Si les anges n’ont pas de sexe, les business angels français restent, aujourd’hui, majoritairement des hommes. « Sur les 5.000 à 6.000 individus qui investissent en France avec leur propre argent, pas plus de 9 à 10% seraient des femmes », estime Catherine Abonnenc, vice-présidente de Femmes Business Angels (FBA), qui se bat pour la croissance. de l’investissement direct féminin.
Avec succès : Créé en 2003, ce réseau compte aujourd’hui environ 150 investisseuses actives, soit deux fois plus qu’il y a dix ans. D’ailleurs, deux femmes figurent parmi les dix premiers « jeunes business angels français » du dernier classement Angelsquare.
Freins, syndrome de l’imposteur
Cependant, il existe de nombreux obstacles, économiques et psychologiques, qui empêcheraient encore les femmes de démarrer un investissement en capital-risque non coté. « Certains pensent que l’aversion au risque est plus importante chez les femmes, mais il me semble que la pression familiale, culturelle, scolaire, etc., l’est avant tout. peut compliquer le processus d’investissement direct », explique Catherine Abonnenc.
« Beaucoup de femmes souffrent du syndrome de l’imposteur. C’est dommage car elles pourraient se considérer comme non qualifiées et n’osent pas se lancer », renchérit Morgane Rollando, entrepreneuse et investisseuse qui vient de terminer la rédaction d’un livre de témoignages de femmes investisseuses.
Mutualisation de l’étude des dossiers
Pour aider les débutants, le réseau FBA a développé des formations présentant tous les aspects techniques nécessaires : financier, juridique, valorisation, pactes d’actionnaires, gouvernance ou encore le processus de due diligence, et propose un système de parrainage qui permet d’être accompagné par une « vieille dame ». « . pour ses premières opérations.
Enfin, la sélection et l’analyse des dossiers sont combinées (mais la décision d’investir appartient à chacun). En termes financiers ? « Une enveloppe modérée suffit. Nos membres sont obligés d’investir 20 000 euros pendant trois ans. Ce type d’investissement, risqué, ne doit pas représenter plus de 5% à 10% de son actif… », explique Catherine Abonnenc. Au total, les membres de la FBA ont misé près d’1 million d’euros en 2020, sur une vingtaine de projets, souvent en co-investissement via des fonds.
Retour sur investissement
L’approche est-elle différente parce que féminine ? « Nous regardons principalement les capacités de développement des projets, ainsi que leur rentabilité financière : le retour sur investissement attendu est de 2 à 5 en moyenne ; il peut atteindre 8 ou 10 dans certains cas, mais on peut aussi enregistrer des échecs… Outre ces aspects financiers, la qualité de l’équipe, la complémentarité des compétences des fondateurs, la diversité, l’impact des projets, leur dimension RSE, etc. sont des critères très importants pour nous, et ce depuis longtemps », souligne Catherine Abonnenc.
Une démarche qui a conduit à des investissements dans tous les secteurs : santé, éducation, mais aussi industrie ou « technique » pure. Pour les business angels ? Le retour sur investissement n’est pas que financier. « Rencontrer des dirigeants de start-up très imaginatifs et enthousiastes est un vent d’optimisme extrêmement positif, surtout dans les moments difficiles que nous traversons », résume Catherine Malaval, chef d’entreprise qui a rejoint l’association il y a trois ans et réalisé deux investissements. courant 2020. Car, grâce à Zoom, vous présente 5 réseaux de business angels pour financer votre startup. « Pourquoi pas vous ? », disent tous ceux qui y ont goûté.
Solidarité avec les entrepreneurs