Ils jouent un rôle majeur dans le soutien au démarrage des petites entreprises. Qui sont ces « business angels » qui financent la start-up et quelle est la réelle valeur de l’accompagnement et des conseils apportés ? Rencontre avec trois investisseurs vendéens qui ont décidé de mettre leurs connaissances au service de nouvelles idées.
« L’amorçage n’existe pas en France », plaide Alain Foltzer vice-président d’Abab, un réseau de business angels (BA) né à Nantes il y a onze ans. Depuis, l’association s’est étendue à la Vendée, avec la création d’une délégation communautaire en 2017, que ce multi-entrepreneur du secteur hospitalier privé dirigeait.
« La vérité, poursuit-il, c’est que les banquiers ne savent pas comment gagner de l’argent avec des entreprises qui n’ont pas de document financier. La seule voie de réussite peut être l’argent caritatif (l’argent des frères), ou les business angels, investisseurs privés qui acceptent de prendre des risques et misent davantage sur la confiance que leur inspire le porteur de projet et l’idée qu’il défend ! » Cependant, insiste Alain Foltzer, « le rôle de BA n’est pas seulement financier.
LE FAIT EST QUE LES BANQUES NE SAVENT PAS QUE NOUS DONNONS AUX ENTREPRISES SANS BILAN.
C’est avant tout dans l’accompagnement des entreprises. » Et d’ajouter : » si nous devions brosser un tableau composite, la plupart du temps, les hommes d’affaires ont pris leur retraite et vendu leurs entreprises et ont peu d’argent devant eux. Cela dit, le profil général commence à augmenter. Des femmes, des profils jeunes commencent à nous rejoindre ! Cela permet de remettre en question les visions traditionnelles en défiant d’autres modèles établis. Il faut aussi savoir que c’est une décision risquée, le but n’est pas de faire du profit. Les start-up reposent sur des modèles faibles, il y a donc autant de réussites que d’échecs dans les investissements réalisés. Licornes, ces énormes start-up valant plus d’un milliard de dollars restent rares. Habituellement, un business angel se contente d’obtenir son premier badge. »
CONFIANCE ET TRANSPARENCE
Sur le plan de la personnalité, un business angel doit avoir le sens de l’observation et se concentrer sur son environnement. « On ne peut pas apprendre le langage du bois, prévient Sylviane Raynaud, business angel chez Abab. Il est nécessaire d’extraire le dossier avant de le valider, pour comprendre les motivations du chef de projet. La relation établie dès le premier contact doit être basée sur la transparence de l’information. C’est la condition pour créer la confiance et avancer ensemble. Il explique : « Je travaille sur ce qui est pertinent, je choisis mes dossiers en fonction de la personnalité du responsable, même si j’ai à cœur les projets éco-responsables, liés à la protection de l’environnement par exemple. Issu d’un environnement économique traditionnel, il peut parfois être difficile de faire face à des projets négatifs avec une forte incertitude. La capacité d’un entrepreneur à inspirer confiance décidera d’investir ou non. Sur les huit dossiers du portefeuille Abab, il n’y en a qu’un sur lequel je n’ai pas misé. Cependant, je trouve intéressant d’être ouvert au changement et de participer à l’émergence de nouveaux modèles. J’ai adoré vivre toutes ces aventures folles. C’est là que réside mon plus grand bonheur. » Le jeune retraité a dirigé l’entreprise pendant 16 ans avant de la revendre au groupe en 2018. « Nous étions des fabricants destinés à l’industrie pharmaceutique, raconte Sylviane Raynaud. Avec le recul, j’ai eu la vie dure, n’ayant jamais fait partie d’aucun club, sauf pour mon association de travail. J’ai senti que je prenais assez de temps à ma famille pour ne pas aller animer le réseau les soirs et les week-ends. La décision mène même si tout à une certaine forme de suspicion de solitude qu’il est en train de débarrasser lui-même d’aujourd’hui avec cette nouvelle activité. « Pour la première fois, je me sens aimé. à mon groupe de pairs et j’aime beaucoup! »
Être une femme à la place d’un homme n’est pas un obstacle selon elle. « Sur les 21 membres d’Abab Vendée, il n’y a que deux femmes. Cela peut être facilement expliqué. Premièrement, pour devenir BA, il faut avoir de l’argent lui-même. Force est de constater que les femmes entrepreneures sont encore peu nombreuses même si les jeunes générations ont rapidement pris le relais ! Deuxièmement, il est nécessaire d’avoir un régime matrimonial qui permette une liberté totale. Je pense que cet argument s’applique à plus de femmes que d’hommes. Il y a un autre type de sagesse qui est très important pour nous, la responsabilité de ne pas dépenser d’argent à la maison. Quand j’investis, j’investis mon propre argent, dans l’espoir de protéger ma famille du danger. » Selon Catherine Abonnenc, vice-présidente de Femmes business angels, sur les 5 000 à 6 000 investisseurs en France, pas plus de 9 à 10 % sont des femmes.
LES DONNÉES CLÉS D’ABAB VENDÉE
Premier principe : chaque business angel se suffit à lui-même en investissant l’argent qu’il souhaite dans la start-up qu’il souhaite.
Nombre de dossiers examinés : 8 dossiers ont été et sont toujours pris en charge par Abab Vendée. Le cash-flow a été réalisé cette année suite au rachat de 100% des parts de start-up adossées au réseau.
Ticket d’investissement moyen chez BA : 10 000 €
Volume d’échanges : L’association vendéenne compte 21 adhérents qui ont investi environ 2 millions depuis sa création. Plus de 10 investissements supplémentaires ont été réalisés pour accompagner la croissance des start-up du portefeuille.
LA VOLONTÉ D’AVOIR ENVIE
Pour Frédéric Mandin, ancien entrepreneur du secteur agroalimentaire, la motivation est encore ailleurs. « Ma reconnaissance nationale et internationale m’a fait perdre le rapport direct avec l’économie de la filière textile vendéenne que j’appréciais tant. Je me suis promis, le jour où je vendrai, de partager mes connaissances avec les gens du milieu. Aujourd’hui, je suis un business angel exerçant une activité rémunérée dans une entreprise dont j’ai été actionnaire et rachetée par le président. Si je devais analyser cette expérience, je suis tiraillée entre l’envie d’aider et la frustration de ne pas pouvoir y consacrer plus de temps. business angel reste un métier exigeant. Mon objectif principal est de transmettre passion, envie, savoir et envie à ceux qui en ont besoin. Je suis persuadé qu’il y a une forte composante psychologique dans la réussite du métier. A l’école, on vous donne le des outils et des méthodes pour réussir, mais on ne vous dit pas à quel point cela peut être parfois difficile.Mon métier, au-delà de la situation financière et de la perspective de profit rapide, est d’enseigner dans toutes ces néo-entreprises Je dois me battre et vouloir aimer », conclut-il.
MON OBJECTIF PRINCIPAL EST DE COMMUNIQUER LE DÉSIR, L’AMOUR, LA CONNAISSANCE ET LE DÉSIR À CEUX QUI EN ONT BESOIN.
Depuis sa création, Abab Vendée traite entre deux et trois dossiers malgré le « feed » lié à la période Covid. « C’est vraiment la première étape. Dans la première phase, les structures du front ne nous concernent pas », explique Alain Foltzer. Le sourcing se fait en étroite collaboration avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de Vendée. Un représentant de la CCI assure le suivi des dossiers tandis que deux tuteurs désignés parmi les membres de l’organisme sont chargés d’accompagner les porteurs de projets. « Il y a des recherches directes, déplore Alain Foltzer, mais nous travaillons sur notre notoriété jusqu’à ce que ce soit une réflexion pour chaque entrepreneur de la collectivité qui veut générer de nouvelles idées ! Pour cela, nous allons organiser une conférence d’information, en Vendée, au la fin de l’année ».
QUELLES ÉTAPES POUR L’INSTRUCTION D’UN DOSSIER ABAB ?
La présélection des dossiers se fait en étroite collaboration avec la CCI Vendée et Abab. Lorsqu’une opportunité est identifiée, le porteur de projet est invité au comité de sélection. Il s’agit de tous les membres du business providentiel qui décident, ensemble, de continuer ou non de commander. Deux instructeurs BA seront nommés pour étudier le dossier en détail avec le contractant. Enfin, les formateurs rédigent un rapport donnant leur avis sur la présentation du dossier à l’étape décisionnelle suivante : le comité d’investissement. Dans le cas de la meilleure vue, c’est là que chaque business angel se positionne comme futur actionnaire de l’entreprise au niveau qu’il souhaite. Le porteur de projet sera suivi en permanence par ses mentors qui l’accompagneront dans son parcours entrepreneurial.
Pour contacter un business angel ou un réseau ad hoc, il faut soigner la présentation de son projet en lui permettant de mieux appréhender la technologie du financement et son cycle de développement.
Comment convaincre un business angel ?
Les conseils de Tanguy de la Fouchardière, vice-président du réseau French Angels.
- 1 : Vendre le plan d’affaires. …
- 2 : Apporter de l’innovation. …
- 3 : Faire preuve de talent en tant qu' »entrepreneur »…
- 4 : Fournissez un plan d’affaires réaliste. …
- 5 : Avoir un bon sens de l’humour (ou pas)
Comment est rémunéré un business angel ? Habituellement, le business angel est « rémunéré » en revendant la participation dans un délai de 3 à 5 ans. Le montant investi par le business angel pour financer le développement de l’entreprise varie entre 150 000 et 1 million d’euros selon les cas.
Pourquoi choisir un business angel ?
Les Business Angels apportent alors tout leur soutien aux entrepreneurs qui démarrent un projet d’innovation, ils sont plus que de simples actionnaires ; parce qu’ils investissent plus d’argent qu’une simple collecte de fonds ne peut le faire. Ils apportent un soutien financier mais aussi un soutien moral.
Quel est le ticket d’investissement moyen en France d’un business angel ?
Le « ticket moyen » (montant annuel investi par le business angel) est de 10 000 ⬠à 20 000 â¬.
Comment devenir un bon business analyst ?
Quelle est la théorie pour devenir analyste d’affaires ? Un analyste d’affaires suit généralement un cursus d’école de commerce avec une spécialisation en marketing ou a suivi un cursus universitaire et obtenu un master (bac +5) avec une spécialisation en marketing ou en statistiques.
Quelle est la certification d’un analyste d’affaires? Qu’est-ce que la certification PMI-PBA Business Analyst ? Le programme d’analyse commerciale du PMI mène à la certification PBA®, qui met l’accent sur les compétences du chef de projet en matière d’analyse commerciale et d’exigences de gestion.
Quelles sont les compétences d’un business analyst ?
Analyste d’affaires – Compétences et attributs requis Capacité d’accéder, d’organiser, d’analyser et d’analyser des données. Connaissance des principaux outils d’analyse (MS Excel, SQL, diagrammes, etc.). Expérience de la maintenance de bases de données. Compétences en rédaction de rapports.
Comment être un bon business analyst ?
Un analyste d’affaires doit avoir la capacité d’analyser les aspects quantitatifs et qualitatifs de l’entreprise. Il est requis d’avoir une grande capacité d’écoute afin de capter les idées et opinions des différents intervenants.
Comment trouver un bon business angel ?
La meilleure façon de trouver un business angel est de passer par votre propre réseau ou par une collecte de fonds. Ce dernier contient généralement les noms d’investisseurs potentiels.
Quel est le salaire d’un business angel ? Habituellement, environ 20% du capital. Cela dépend largement du niveau d’implication du business angel et de la richesse de ses ressources. On parle de 200 000 à 1 million d’euros.