« Une personnalité, un objet » (37/40). En présentant sa candidature à l’élection présidentielle de 2016, le milliardaire utilise des recettes marketing éprouvées : un simple slogan vendu par un objet du quotidien. Les ventes de plafonds financent la campagne du roi du placement de produit.
Écrit aujourd’hui à 05:00, mis à jour à 10:39 Temps de lecture 1 min.
Un custard tart de la campagne « friandises », l’objet est tout à fait banal, rouge criard, et porte un slogan déjà utilisé par Ronald Reagan en 1980. Et alors ? Le bonnet rouge proclamant « Make America great again » est devenu un formidable levier pour populariser la Trumpmania.
Cet accessoire, que l’université de Stanford a consacré comme « symbole de l’année 2016 » – le milliardaire a été élu à la présidence des Etats-Unis en novembre – apparaît pour la première fois en juillet 2015, lors des primaires républicaines. D’abord blanc, il existe aussi en vert kaki, mais c’est dans son rouge, la couleur du parti républicain, qu’on l’arrache. La casquette à larges bords est un hommage à la vision stéréotypée du mode de vie américain depuis des décennies. Celle que regrettent les travailleurs des régions désindustrialisées et des classes moyennes, convaincus de vivre un déclassement, qui constitue le socle social des électeurs de Donald Trump. L’objet est porté à l’envers, visière vers l’avant, contrairement aux us et coutumes de la culture rap chères aux minorités.
Après l’élection du 45e président des États-Unis, le succès du bonnet rouge se confirme haut et fort. Impossible de ne pas le remarquer. C’est un signe de reconnaissance entre partisans du président. Peut-être même une sorte de talisman. « Quand je mets cette casquette, je me sens comme Superman », s’est enthousiasmé le rappeur Kanye West, qui a été accueilli dans le bureau ovale.
Fidèle reflet
Il fait également l’objet de provocations, également à l’étranger. Un juge de la province canadienne de l’Ontario a été suspendu sans solde pendant trente jours pour l’avoir montré au milieu d’une audience. Quant au Premier ministre tchèque de l’époque, le populiste Andrej Babis, il a longtemps affiché sur son profil Twitter une photo de lui coiffé d’une casquette rouge, qu’il a retirée à la hâte après les violences commises lors de l’assaut contre le Capitole. , 6 janvier 2021.
On ne pouvait pas imaginer un reflet plus fidèle du personnage que cet accessoire. Il pratique le mélange des genres à la Trump. Lors d’un voyage dans le Texas dévasté par les inondations, le président a été critiqué pour avoir ouvertement fait la promotion de sa casquette, contributeur majeur au financement de sa réélection et distribuée en plus d’un million d’unités à 40 dollars pièce. . Il fait également référence à la duplicité de son discours. Justement étiquetée « made in America », la fameuse casquette est fabriquée en Californie dans une usine où 80% des ouvriers sont latinos, régulièrement appelés grévistes, voire « violeurs ».
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