AFP, Publié le lundi 29 août 2022 à 14h38
La journaliste Sonia Devillers analyse l’actualité des médias depuis huit ans et est devenue une valeur sûre pour France Inter, qui lui confie cette saison le Mag du matin, avec lequel elle veut couvrir « le bouillonnement de notre temps ».
« Je ne suis pas complètement spécialisé » dans les médias, « j’avais atteint les limites, j’avais l’impression d’avoir couvert un peu de tous les sujets », raconte à l’AFP celui qui a couvert l’actualité médiatique du Figaro pendant 10 ans.
Arrivé en 2006 comme chroniqueur à France Inter, il pousse « L’Instant M », une émission d’une vingtaine de minutes qui, pendant huit ans, a interrogé les médias, ses phénomènes et ses acteurs.
Cette saison marque la fin de l’émission à succès, suivie la saison dernière par près d’un million d’auditeurs chaque jour, et de l’éditorial médiatique qu’il avait signé tous les matins pendant cinq ans.
Maintenant, il élargit son spectre en reprenant les rênes de #MagMa, qui est diffusé tous les jours peu après 9h et lancé le lundi matin, affrontant le groupe de défense des animaux L214.
Son nouveau « terrain de jeu », un journaliste de 47 ans qui publie parallèlement son premier roman « Les exportés », le considère « comme un magazine de son temps ».
Pas de nouvelles brûlantes ou de politique ici, juste un « sideshow » supplémentaire de « plus de temps, plus de viande » avec une interview de 25 minutes, des archives, des clips audio et une sélection de musique.
L’émission est conçue pour prolonger la matinée, toujours orchestrée par Nicolas Demorand et Léa Salamé, dans le but de prolonger le temps d’écoute de la station à un carrefour stratégique.
Si l’émission comporte « des grosses voix fortes bien connues des auditeurs », « mon challenge et envie est de raconter une très bonne histoire tous les jours à 9 heures qui accroche l’auditeur ».
Et qu’à travers cela et « cette voix, on s’intéresse à des origines sociales et des générations très différentes, à des problématiques sociales très différentes », révèle le verbe exact du journaliste.
« Nous maintenons une composante média très forte », ajoute Sonia Devillers, très sensible aux phénomènes d’amplification médiatique.
« Puisqu’on brosse le portrait d’une époque et que les médias en font partie intégrante, on va continuer à accueillir de grands leaders médiatiques, des journalistes… », ajoute-t-il, expliquant vouloir continuer à mettre en avant le photojournalisme, en revenant sur étape avec la guerre en Ukraine.
Face aux critiques accusées d’une radio de gauche à droite entre France Inter, parfois de gauche sur radio libérale, il répond par des chiffres : « Quand 7 millions de personnes écoutent l’émission du matin, il n’y a pas de petit club fermé. Pas de confiscation, mais au contraire, la preuve que nous faisons un travail d’homme, qui est de partager.
« Ce n’est pas un vain mot, un service public. Je ne fais pas de radio pour moi, pas pour le plaisir, pas pour mon plaisir ou pour les annonceurs », poursuit l’animateur, qui voit l’annulation de la redevance « avec une grande inquiétude ». «
« Dans un secteur qui n’a jamais eu autant d’argent, la télévision et la radio publiques ont besoin de ressources pour montrer la voie », révèle-t-il.
« L’audience de Radio France » apprécie le « poids des podcasts » – soit 15,4 millions d’auditeurs quotidiens sur la saison 2021/2022 et, selon Médiamétrie, près de 75 millions de podcasts ont été écoutés en juillet – « montrant qu’il existe une connaissance phénoménale -comment cela répond à l’énorme demande du public », souligne-t-il.