Une attaque extraterrestre ? Une apocalypse nucléaire ? Une pandémie mortelle ? Quelles qu’en soient les causes, cet artiste imagine un Lyon abandonné, où la nature reprend ses droits. PHOTOS.
Par Théo Zuili
Publié le 26 sept. 22 à 12:50
La fin du monde est un thème qui inspire les artistes. Nombreuses sont les œuvres de science-fiction qui présentent un monde post-apocalyptique alternatif, quel que soit le support : cinéma, livres, BD, musique, jeux vidéo…
Inspiré par le Covid-19
Et même la photographie. Si nous prenons habituellement une photographie de la réalité, les programmes de montage nous permettent de la transformer à notre guise. Un artiste amateur en a fait sa passion : il transforme Lyon en décor de « Je suis une légende ».
Yoann Agnellet est un policier municipal de 51 ans. Lors du premier confinement de 2020 dans le cadre des mesures sanitaires de lutte contre la pandémie de Covid-19, ce policier patrouille dans les rues vides de sa commune. Un paysage étrange et particulier qui l’inspire.
Il patrouillait dans un monde qui semblait déjà apocalyptique. Me retrouver dans cette situation plutôt surnaturelle a travaillé pour moi et m’a inspiré. Je me projetais en me demandant comment serait la France s’il n’y avait plus personne.
Inspiré par les villes vides et les films hollywoodiens, il prend ses photos et apprend avec le logiciel gratuit paint.net à transformer le paysage tel un autodidacte.
« Montrer à quoi ressemblerait la France si nous n’étions plus là »
« J’étais un peu maladroit au début », se souvient Yoann. « J’ai essayé et posté sur mes réseaux sociaux dans l’espoir d’une manifestation. J’ai eu une super surprise, j’ai adoré ! Après Annecy, j’ai essayé d’autres villes comme Paris, dans des lieux familiers, puis, notamment, dans la métropole de Lyon, où j’habitais. »
Aujourd’hui, le passionné réfléchit à ses voyages en prévoyant de se rendre dans des lieux connus pour prendre ses photos. Vient ensuite le montage, une moyenne de douze heures par œuvre : « Je dégrade, je vieillis, je végétalise… J’essaie de faire quelque chose d’assez crédible. »
Celui qui a déjà produit une quarantaine d’œuvres dans des dizaines de villes depuis 2020 n’a aucun message politique à faire passer de cette manière. De même, il ne s’intéresse pas à savoir ce qui pourrait amener le monde à se retrouver dans l’état qu’il décrit.
Je ne veux pas que ce soit une fenêtre sur notre avenir. C’est juste une vision alternative de quelque chose qui pourrait arriver. Je ne crois pas, je ne crains pas une future fin du monde. C’est un exercice d’imagination, je n’essaie pas de briser le moral des gens.
Si les retours sont majoritairement positifs et encourageants, Yoann note que cet exercice artistique peut entraîner des retours négatifs. « Mes photos choquent parfois certaines personnes. Les gens n’aiment pas ça, certains font une corrélation avec l’actualité quand je n’envoie aucun message, même si chacun l’interprète à sa manière. »
Et Yoann n’a pas l’intention d’y rester. « De plus en plus de personnes demandent à en faire leur ville, voire leur propriété ! Tant que mon imagination s’épuise, je continuerai à le faire. Peut-être que l’artiste amateur aura bientôt sa première exposition photo !