L’historien-chercheur Pol Vendeville présente les résultats de plusieurs études historiques (1) sur ce monument emblématique du Danemark et son évolution dans le temps.
Edito de Dinan
Publié le 25 juin 22 à 17h24
La maison de la Mère Pourcel fait partie d’un îlot de maisons agglomérées intégré aux Halles, à Dinan. Ceux-ci ont été construits en 1280.
La dendrochronologie (l’étude des cycles climatiques en fonction de l’évolution de l’épaisseur des cernes de croissance des arbres, permettant des corrélations avec la méthode de datation au carbone 14) a permis de retrouver la date de création du monument, soit 1457-1458.
L’évolution au fil des siècles
En 1518, le quartier des Halles abritait la Maison des Monnaies et les maisons d’importants marchands. A cette époque, les halles et le bloc devaient être intégrés, certaines maisons n’habitaient pas (7, rue du petit Pain et 4, rue de la Cordonnerie). Des maisons sont détruites, d’autres reconstruites, certaines montent d’un étage…
En 1518, la maison appartenait à Guillaume Perrier et plus tôt à Jeanne Guérin.
Il a une cabane de grange qui fait face à une cour à l’arrière, surplombant les salles.
En 1676 plusieurs maisons du quartier furent reconstruites, la Mère Pourcelena avait alors une boutique au rez-de-chaussée, un porche et un accès direct aux halles et appartenait à Perine Orin.
De 1630 à 1750, la maison était entre les mains de la même famille. En 1766, l’Embas de l’Ouest est vendu. Plusieurs propriétaires sont héritiers les uns des autres.
Maison à lanterne au XIXe siècle
En 1790, le sous-sol est divisé en cinq caves. Au rez-de-chaussée, se trouve donc un grand appartement phare divisé en cinq espaces : un couloir et quatre commerces qui s’ouvrent sur la place des Merciers, la rue du Petit Pain et la rue de la Cordonnerie. L’escalier mène au 1er étage où se trouvent deux chambres et une galerie. La chambre du fond offre un escalier menant à la cour. Il y a aussi un 2ème étage.
La Maison de la Mère Pourcel n’a cessé d’évoluer au fil du temps, remontant au XVIIIe siècle. En fait, nous sommes devant une maison phare mais différente de celles que l’on trouve à Morlaix.
au fil des siècles, de nombreuses transactions et divisions entraînent de nouveaux changements : le remplacement des fenêtres et des escaliers.
En 1935, le conseil municipal rachète le bâtiment. Ils ont supprimé quatre petits commerces et mis en place deux magasins avec des espaces communs. Le nom de la maison a également changé au fil du temps : Maison de la Lanterne, Maison de Saint-Dinan et Maison du Vieux-Dinan.
(1) Après l’incendie qui a partiellement détruit la célèbre maison en juin 2019, la ville de Dinan a demandé à plusieurs spécialistes d’étudier l’histoire de ce monument, puis de procéder à sa reconstruction-restauration la plus honnête. Pol Vendeville a mené ses recherches à l’aide d’actes notariés, de cartes, de photographies et de découvertes archéologiques