Dès le premier épisode, Fakes m’a rappelé How to Sell Drugs Online, la série allemande de Netflix sur l’histoire vraie de cet adolescent qui dirigeait le plus grand commerce de drogue du pays… en ligne. Le point de départ de Fakes est Zoe, qui décide de se fabriquer une fausse carte d’identité universitaire. Il n’a pas fait ce fameux sésame pour acheter de l’alcool, mais pour obtenir des documents universitaires, être le meilleur élève de son lycée et décrocher une bourse prestigieuse. La prémisse de Fakes est surprenante, mais c’est précisément cette petite torsion dans le raisonnement de Zoe qui la rend si fraîche en même temps. En dix épisodes, Fakes ne rate pas non plus une miette et parvient à livrer des moments attachants tout en restant stylé dans le registre de la comédie. Chaque épisode est raconté du point de vue de l’une des deux jeunes filles, donnant ainsi à la série un rythme différent et plus soutenu.
Deux adolescents créent accidentellement l’un des plus grands empires de fausses identités en Amérique du Nord.
Cela crée également un vrai contraste intéressant et chaque scène a une signification différente d’un épisode à l’autre. Tout cela reste d’actualité car un autre mystère rôde autour de Becca et Zoe : deux meilleures amies qui se détestent et il faut ensuite imaginer ce qui s’est passé, se retrouver sur le banc des accusés. David Turko (Warrior Nun) a créé un univers assez classique pour le genre alors, mais avec des personnages réussis et efficaces. Zoe doit s’assurer que son avenir est sûr pour obtenir la bourse qu’elle souhaite fréquenter dans l’université de ses rêves. Becca a un destin légèrement différent et un monde loin de Zoe. Cela crée rapidement un contraste entre les deux jeunes femmes et nous offre son lot de surprises au fil des épisodes.
Lorsque Becca trouve la fausse carte de Zoe, elle lui verse 400 $ pour lui donner un faux permis de conduire. L’entreprise est née. L’une des grandes forces de Fakes est le casting. Jennifer Tong et Emilija Baranac sont étonnamment parfaites dans leurs rôles respectifs. Ma préférée est Jennifer Tong, qui joue Becca. Elle brille dans chaque épisode. Le fait que Turko, le créateur, apporte beaucoup de nuances aux personnages, avec l’adolescence et les problèmes sociaux, donne forcément de la profondeur à l’ensemble. Alors que Premium Onboard Fakes peut ressembler à beaucoup de séries Netflix, ce n’est pas du tout le cas. Je trouve dommage que Fakes n’ose pas (mais vu que c’est produit par la chaîne canadienne CBC, je comprends mieux pourquoi). Il pourrait parler un peu plus des dangers qu’ils vont rencontrer.
Du coup ça manque un peu de suspense par moment même si, en général, la légèreté de Fakes est plaisante et nous offre de bons moments tout au long de la saison. Gamble parvient tout de même à montrer les chiots avec Tryst (Richard Harmon – vu dans The 100 -). Cela apporte une tension supplémentaire, extérieure, qui permet aussi à Fakes de montrer qu’il n’est pas sans ambition. La finale de la saison laisse beaucoup en l’air pour une saison 2 potentielle et Fakes dans son ensemble en vaut vraiment la peine.
Note : 7/10. Bref, une agréable surprise avec une narration intéressante, des personnages attachants et une histoire déjantée.