High Tech : L’explosion des « licornes » en France

Charles Beigbeder, président de Quantonation, a été l’un des premiers à croire en PasQal et à la révolution quantique

La France est peuplée de… licornes. Ces petites entreprises de nouvelles technologies, non cotées en bourse et valorisées à plus d’un milliard de dollars, que le président de la République a voulu voir fleurir en France. 100 licornes françaises, dont 25 « vertes » d’ici 2030, dit-il !

Et l’objectif est atteint 3 ans à l’avance. Il existe aujourd’hui 27 licornes en France dont les plus connues sont Back Market, Qonto, Doctolib et Lydia. A l’international, c’est encore peu, surtout si on le compare à Israël qui en compte 283 ! Mais la dynamique s’avère exponentielle : il n’y en avait que 3 en France en 2020 !

La récolte s’est avérée bonne et diversifiée pour le Trophée des Futures Licornes qui a décidé d’en décerner 7 à l’automne, en utilisant à la fois une méthode micro et macro : 1 400 entreprises ont été identifiées. Ensuite, les partenaires (Audacia, Caisse d’Epargne, Deloitte, emlyon business school, euronext, Reputation Age, Scope Group et La villa numeris) ont évalué les 250 entreprises sélectionnées.

Si sept start-up françaises ont été identifiées pouvant atteindre le statut de licorne d’ici 2027, DNA SCRIPT est la grande gagnante de la 5ème édition du palmarès des jeunes pousses les plus prometteuses ; Fondée en 2014 par Thomas Ybert, polytechnicien et Sylvain Gariel et Xavier Godron, diplômés de l’Ecole des Mines de Paris, la biotechnologie révolutionne l’écriture de l’ADN.

Son système basé sur la technologie de synthèse enzymatique permet de fabriquer des molécules 10 fois plus vite que la technologie chimique. Ses imprimantes ADN attirent des laboratoires et des fabricants du monde entier. Certes, le Covid et la découverte de l’ADN messager ont dynamisé cette start-up de 200 salariés et en embauche 100 de plus d’ici 2023, mais avec un marché de l’ADN synthétique estimé à 1,5 milliard d’euros, ses perspectives sont prometteuses.

Les cas d’utilisation sont nombreux : outre la pandémie de Covid-19, DNA Script collabore avec GE Research, la division R&D de General Electric, pour la fabrication rapide d’acides nucléiques de vaccins et de thérapies.

Présenté dans le i24NEWS Business Club de ce mois-ci, PasQal se démarque dans la catégorie « Industrie 4.0 ». La start-up PasQal, pionnière du secteur quantique en France, célèbre en ce moment la récompense d’Alain Aspect, l’un de ses co-fondateurs, prix Nobel de physique 2022, dont les travaux dans le domaine quantique servent désormais de base à la le développement informatique ou la cryptographie du futur.

Le Trophée « ESG » (Critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) a été décerné à Deepki, « Biotech et medtech » à TreeFrog et Kayrros a été couronné en « SaaS, IA, Big Data ». OpenClassrooms s’impose en « E-commerce et services » tandis que Verkor prend la première place en « Greentech et mobilité » grâce à son projet de construction d’une gigafactory à Dunkerque pour participer à l’ambition européenne de viser 25% de la production mondiale de batteries pour véhicules électriques. en 2030 contre 3% aujourd’hui.

Si les start-up françaises lèvent toujours beaucoup d’argent – 8,4 milliards d’euros au compteur au premier semestre, selon le baromètre du capital-risque d’EY – les financiers risquent d’être plus prudents en raison de l’inflation et de la hausse inflationniste des taux. L’entrepreneur Charles Beigbeder, président de Quantonation, a été l’un des premiers à croire en PasQal et à la révolution quantique.

Pour lui, la France et l’Europe ne peuvent pas se permettre de perdre le virage quantique comme elles ont perdu les virages précédents, ceux qui ont vu naître les géants du numérique. Il faut donc, estime Charles Beigbeder, financer massivement les start-up, ce qu’il fait lui-même au sein d’Audacia.

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