Hommages suite au décès du photographe Tim Page, célèbre pour sa couverture de la guerre du Vietnam

AFP, publié le jeudi 25 août 2022 à 09h15

Les anciens collègues du légendaire photographe de la guerre du Vietnam, Tim Page, ont salué sa carrière de « mentor » et de « talent extraordinaire » après sa mort en Australie mercredi à l’âge de 78 ans, des suites d’un cancer.

Le photojournaliste anglais, dont la carrière s’est étendue sur plus d’un demi-siècle à travers d’innombrables événements, est resté célèbre pour sa série d’images poignantes de la guerre du Vietnam.

Un appareil photo Leica en bandoulière et une cigarette entre les lèvres – ou quelque chose de plus fort – Tim Page a traversé la majeure partie des années 1960, parcourant la péninsule indochinoise pour prendre des clichés qui définiraient la guerre comme et une époque.

« Chaque photo de guerre est une photo anti-guerre », a-t-il déclaré dans une interview un demi-siècle plus tard. « La couverture médiatique a influencé l’opinion publique. »

Affectueux et charismatique, Tim Page s’est aventuré dans le journalisme alors que la guerre du Vietnam s’intensifiait, devenant finalement l’emblème d’une génération de photojournalistes « gonzo » intrépides et non conventionnels.

Tim Page aurait également inspiré le personnage incarné par Dennis Hopper dans le film « Apocalypse Now ».

Mais le Vietnam affecte autant sa vie privée que sa carrière professionnelle : le photojournaliste met plus d’une décennie à se remettre de ses blessures infligées par la guerre et, après cela, il dira ouvertement qu’il souffre de stress post-traumatique.

En tant qu’homme, Tim Page « n’était pas aimé de tout le monde », dit son ami Luke Hunt, mais il était souvent très disponible et un mentor avisé pour les jeunes photographes qui essayaient de suivre ses traces.

« C’était un écrivain de talent (…), un talent extraordinaire », ajoute-t-il.

Au début des années 1990, Tim Page s’installe au Cambodge et travaille pour plusieurs médias, dont l’AFP.

Plus tard, il s’est intéressé au maintien de la paix et a honoré la mémoire des journalistes morts à la suite de la guerre, tentant pendant des années d’élucider la disparition de ses amis Sean Flynn et Dana Stone, prétendument tués par les Khmers rouges.

En 1997, il écrit un livre intitulé « Requiem », qui retrace le parcours de 135 photojournalistes morts pendant la guerre d’Indochine puis celle du Vietnam.

« Il a failli faire la recherche de sa vie. Au final, il a pu (leur) rendre hommage », observe son ami Mark Dodd, qui décrit Tim Page comme un « étudiant passionné de la condition humaine ».

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