Incendies en Gironde. Sa maison a été détruite : « Avant de partir, nous lui avons dit au revoir »

Christophe et Corinne Videaud, habitants de Guillos (Gironde), ont perdu leur logement lors de l’incendie de Landiras, vendredi 15 juillet 2022. Rencontre avec le couple touché.

Par Julien Bergognat

Publié le 26 juil. 22 à 18:12

« C’est tout ce qu’on a perdu. Dans ses mains, Christophe Videaud tient une photo d’une maison qui vient d’être construite. En 1991, il y a 31 ans aujourd’hui, dans la petite commune de Guillos, au lieu-dit Guillemin. Vendredi 15 juillet 2022 , l’incendie qui s’est déclaré à Landiras (Gironde) n’a laissé aucune chance à sa maison, il est parti en fumée.

« Qu’y a-t-il ? », se demande-t-il. Au milieu de cartons brisés, de verre brisé et d’objets calcinés. L’homme, un chauffagiste plombier qui était agent de sécurité, a reconnu l’aspirateur.

« Il n’y a eu aucune victime, c’est l’essentiel »

Tout a brûlé, ou presque : poutres, murs, toiture, cuisine nouvellement installée, outils, machines rangées en débarras, meubles, livres, BD… De la collection Tintin à l’album de Francis Cabrel. … Il ne reste que des souvenirs et des cendres.

En début de semaine, Corinne et Christophe Videaud, âgés de 58 et 59 ans, ont embauché un menuisier, maçon et expert en assurances. Alors que Corinne s’occupe des formalités administratives, au milieu du bâtiment délabré, Christophe constate les dégâts.

Mais les Girondins du Sud refusent d’être vaincus :

C’est la vie, c’est comme ça. Je ne veux pas tomber dans le pathos. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Pas de blessés, c’est le principal. Nous avons la chance d’avoir une famille saine et heureuse.

Un départ en urgence

La maison Videaud était la seule propriété des Guillos à avoir de la fumée. « Heureusement, c’est le seul qui a brûlé », s’est réjoui Christophe malgré sa situation personnelle. Une affirmation qui résume assez bien son tempérament altruiste.

Evacués de leur village le 12 juillet, Atang, Corinne et son mari ont été contraints de partir en urgence, emportant avec eux quelques affaires, leurs deux chiens et leur camping-car. Avant de partir, Christophe a eu un réflexe :

On se dit au revoir à la maison. Je savais que ça brûlerait. Les pompiers ont fait du bon travail, mais ils n’ont rien pu faire.

Si Christophe voit dans cette catastrophe un « signe », qu' »une nouvelle vie s’annonce », la réalité est plus difficile à accepter pour Corinne. Après avoir quitté le chantier professionnel, le professeur d’espagnol a craqué dans son jardin, le regard tourné vers la forêt Guillemin.

C’est son « arbre ». Ses larmes sont vite essuyées, réconfortées par son mari, qui a 50 ans et met un peu de temps à ressentir : « C’est mon lieu de paix ici. Je suis prêt à me retirer sur ce mur. »

Corinne et Christophe recherchent une maison à louer

Passionnée par son travail d’enseignante, Corinne pense aussi à sa petite-fille de deux ans, Agathe : « Comment va-t-on lui dire que la maison de ses grands-parents est cassée ? »

Quant à l’avenir, Christophe et Corinne sont d’accord : « On ne se voit pas habiter ailleurs qu’à Guillos pour nos parents. » Quant à savoir s’il faut détruire toute la maison pour reconstruire, le bureau d’études doit décider Dans les mois à venir.

Une partie de la maison a échappé au feu, mais ce dernier a fragilisé toute la fondation et endommagé la structure.

Pour l’heure, le couple s’est réfugié dans un camp situé à Gradignan, aux portes de Bordeaux. Ils dorment dans leur camping-car avec leurs deux chiens. L’assurance prend en charge le déménagement temporaire, ce qui donne à la victime le temps de trouver un nouveau logement.

Christophe et son épouse espèrent trouver une location avant le 1er septembre 2022 : « Notre recherche se porte sur une maison avec un petit jardin. Plutôt à Guillos, Cabanac, Saucats secteur… L’idéal serait Le Barp pour se rapprocher du travail En location, une assurance nous accompagnera pendant un an à la valeur locative de notre maison qui est de 1 200 euros par mois. »

Une cagnotte en solidarité

Propriétaires depuis douze ans, les Videaud espèrent mettre en chantier leur propriété à l’été 2024.

Dans cette terrible épreuve, Christophe et Corinne peuvent compter sur le soutien de leurs amis. L’un d’eux a eu l’idée de créer un chat en ligne pour récolter des fonds. Si Christophe et Corinne étaient initialement réticents, le couple a confié qu’ils « ont pu voir des gens qu’ils ne savaient pas donner dans cette période difficile. »

Plus de 1 000 euros ont été récoltés.

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