« Jeu vidéo compétitif » ou « abonnement de saison » : quand les Français prennent le contrôle du jeu vidéo

publié

le 01/06/2022 à 11h19, mis à jour le 01/06/2022 à 11h37

Pour lutter contre les anglicismes, le Journal officiel a publié dimanche une liste de vocabulaire à utiliser désormais dans le secteur du jeu vidéo.

Le « free-to-play » bientôt oublié ? La langue française cherche à reprendre le contrôle du vocabulaire vidéoludique, envahi par les anglicismes, avec une liste de nouvelles expressions publiées au Journal officiel. Le jeu vidéo « est un secteur où de nombreux anglicismes sont utilisés », ce qui peut être « un frein à la diffusion et à la compréhension par des non-pratiquants », a expliqué lundi le ministère de la Culture, intervenant au sein de la Commission pour l’enrichissement de la langue française. Un phénomène qui concerne principalement les secteurs du numérique et de l’audiovisuel, comme l’explique au Figaro Étienne Quillot, chargé de mission pour le développement et l’enrichissement de la langue française à la DGLFLF.

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Outre la difficulté « technique » que pose ce jargon réservé aux initiés, le ministère pointe le risque d’incompréhension « pour ceux qui n’ont pas une pratique courante de l’anglais ». Ces termes techniques sont majoritairement en anglais « car ils correspondent à des innovations techniques découvertes aux Etats-Unis », rappelle Etienne Quillot. D’où l’intérêt de traduire ces anglicismes en français pour ouvrir le secteur du jeu vidéo à un public plus large « au-delà du profil du jeu vidéo habituel ».

La liste, publiée dimanche au Journal officiel, propose ainsi de remplacer le mot « streamer », désignant une personne qui diffuse du contenu en temps réel, par « live player-host ». Le « cloud video game » aérien devrait remplacer le « cloud gaming », un service qui permet de jouer à distance sans téléchargement.

Certains anglicismes trouvent facilement leur équivalent en français, comme le terme « pro-gamer », changé en « pro gamer ». Même chose pour le « season pass », sésame pour du contenu supplémentaire, qui est devenu le « season pass ». Pour « free-to-play », il faudra dire « jeu en accès libre » et « jeu vidéo compétitif » devient la version française de « eSport ».

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Pour chaque expression en anglais, « des experts essaient de voir s’il existe déjà un terme français circulant sur des sites de jeux vidéo ou des magazines spécialisés », afin de « choisir une traduction qui a déjà commencé à être utilisée », a souligné le ministère. Le but : que « le grand public et les professionnels puissent utiliser ce vocabulaire » comme le mot « infox », une « recommandation de la commission » utilisée comme alternative aux « fake news ». « Les mentions publiées au JO par la Commission sont obligatoires pour les agents du service public », ainsi que les textes « réglementaires », a précisé le ministère de la Culture.

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