L’ Ukraine au Prix Bayeux des correspondants de guerre .

AFP, publié le samedi 08 octobre 2022 à 23h02

Le prix Bayeux des correspondants de guerre a largement récompensé la couverture de l’invasion russe de l’Ukraine samedi, tandis que cette 29e édition a également mis en lumière la situation en Afghanistan et en Afrique.

Les reportages sur l’invasion russe de l’Ukraine, à l’exception du Burkina Faso pour la presse écrite, ont remporté tous les premiers prix de cette 29e édition, où l’Afghanistan occupait également une place centrale.

Lauréat photographié avec Evgeniy Maloletka de l’Associated Press (AP) pour leur reportage sur la maternité bombardée de Marioupol, Mstyslav Chernov (Prix de l’image vidéo) a rendu hommage aux populations civiles du conflit : « Ce n’est pas tant du journalisme que des victimes ».

« Le journalisme sera toujours moins important que les gens qui souffrent, nous avons pu sortir de Marioupol, tout le monde n’a pas eu cette chance, il était essentiel que le matériel original puisse sortir avec nous », a-t-il poursuivi. .

Le visage sérieux, M. Maloletka a salué le fait que « l’espoir de l’Ukraine est visible », il est « très important que les journalistes parlent » de l’invasion.

« Ma ville natale, Berdiansk, est occupée, je reviens du front et cette zone est détruite, il y a déjà eu trop d’effusion de sang, il est temps de mettre fin à ce conflit », a-t-il ajouté, avant que le public ne se lève pour les applaudir.

Le prix de la photo du public revient également à un photoreporter de l’AP, Vadim Ghirda.

Dans la presse écrite, le premier prix du jury international est décerné à Mariam Ouedraogo pour son reportage au Burkina Faso « Axe Dablo-Kaya : la route de l’enfer des femmes », aux éditions Sidwaya, qui décrit le terrible parcours des femmes violée dans l’emprise d’une route en proie à deux groupes terroristes.

En duplex depuis Ouagadougou, émue, elle s’est lâchée en souriant d’avoir « peur de faire une crise d’asthme, tellement (elle ne s’attendait pas) à recevoir ce prix ».

Le Prix Ouest France Jean Marin est allé à Nicolas Delesalle pour « L’Ukraine, le convoi de la dernière chance » paru dans Paris Match, où l’histoire d’une mère qui doit choisir qui envoyer à l’étranger et sauver parmi les siens.

A la télévision, Théo Maneval et Pierre Dehoorne remportent le premier prix Amnesty International pour « Viktor et le baiser de la guerre » en Ukraine pour France 5, où l’on suit un père et son fils ukrainiens qui se sont cachés pendant trois jours sous leur maison pour échapper aux Occupant russe.

« Cette dernière citation +les yeux ont peur mais les mains agissent+ démontre l’état d’esprit » des civils sur place, a déclaré Théo Maneval lors de la remise des prix.

Le prix grand format revient à Philip Cox de The Guardian pour « The Spider-Man From Sudan ».

Côté radio, le jury international a décerné le prix du comité de débarquement à Maurine Mercier (France Info – RTS) qui avait recueilli le témoignage d’une mère et de sa fille sur « deux semaines de viols et de terreur à Boutcha », toujours en Ukraine.

« Le courage, ce sont ceux qui témoignent qui l’ont » a-t-elle déclaré, dans un silence de cathédrale après que les 1.200 personnes présentes sous le chapiteau du pavillon de Bayeux aient entendu ces témoignages glaçants.

Laisser un commentaire