La Californie veut que les médias sociaux se soucient de la santé des enfants

AFP, publié le mercredi 31 août 2022 à 13h52.

Les législateurs californiens ont adopté mardi un texte visant à contraindre les réseaux sociaux comme Instagram et TikTok ou les plateformes de jeux en ligne à faire passer les intérêts des enfants avant leurs profits.

Le texte doit maintenant être signé par le gouverneur Gavin Newsom pour devenir définitivement loi et être appliqué dans cet État qui abrite la Silicon Valley et ses géants de la tech.

Toutes les entreprises qui proposent des services en ligne dédiés aux mineurs de moins de 18 ans ou susceptibles d’être utilisés par des mineurs « doivent prendre en compte l’intérêt supérieur des enfants dans la conception, le développement et la fourniture » de leurs services, précise-t-elle.

« Lorsqu’il y a un conflit entre les intérêts commerciaux et l’intérêt supérieur des enfants, les entreprises doivent donner la priorité à la vie privée, à la sécurité et au bien-être des enfants par rapport aux intérêts commerciaux », ajoute alors dans le texte qui devrait entrer en vigueur en 2024.

Les réseaux sociaux sont régulièrement accusés d’avoir des effets néfastes sur les jeunes utilisateurs, par exemple en les surexposant à la vie apparemment idéale d’autres personnes ou à des publicités inappropriées.

La loi obligerait les plateformes à installer des paramètres offrant par défaut un haut niveau de protection des données pour les mineurs.

Cela leur interdirait également de collecter, partager ou vendre toute information personnelle qui n’est pas nécessaire au bon fonctionnement du service.

Elle souhaite également empêcher les réseaux sociaux d’utiliser toute fonctionnalité dont ils savent qu’elle est nocive pour la santé, physique ou mentale, des jeunes utilisateurs.

La loi californienne, première du genre aux États-Unis, s’inspire d’un texte adopté au Royaume-Uni en 2021.

« Nous avons vu à travers la loi britannique que les entreprises technologiques peuvent être régulées », a déclaré l’auteur principal du texte adopté mardi, la démocrate Buffy Wicks, dans un communiqué.

Si la loi est promulguée par le gouverneur, « nous espérons que ce modèle sera imité par d’autres États américains et d’autres pays du monde », a-t-il ajouté.

Certains critiques ont déjà exhorté Newsom à rejeter le texte, comme l’association représentant les entreprises qui proposent les services en ligne NetChoice.

Les législateurs californiens ont également adopté mardi une loi obligeant les réseaux sociaux à divulguer publiquement leurs politiques en matière de haine, de désinformation, d’extrémisme et de harcèlement en ligne.

Pour NetChoice, ces deux textes représentent « une réglementation très restrictive qui nuit aux familles et viole le premier amendement » qui garantit la liberté d’expression aux Etats-Unis.

Laisser un commentaire