La DGSI doit renoncer à l’interrogatoire de trois journalistes soupçonnés d’avoir violé le secret défense, demande l’association

AFP, publié le lundi 12 décembre 2022 à 21h10

La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) doit cesser « immédiatement » mercredi d’interroger trois journalistes français soupçonnés d’avoir violé le secret de la défense nationale, a exigé lundi une association internationale de défense de la liberté de la presse.

« La DGSI française doit immédiatement retirer son assignation à comparaître des journalistes d’investigation Benoît Collombat, Jacques Monin et Geoffrey Livolsi », a protesté Attila Mong, représentant pour l’Europe du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), dont le siège est à New York, dans un communiqué de presse. . .

« Les journalistes doivent pouvoir protéger leurs sources confidentielles et travailler et faire des reportages librement sur les questions de défense et de sécurité nationales. Leur interrogatoire les mettrait sous une pression inutile et pourrait avoir un effet malheureux sur les enquêtes de la défense et la couverture journalistique » à l’échelle nationale, le CPJ continue d’être alarmé.

Benoît Collombat, Jacques Monin et Geoffrey Livolsi, auteurs et responsables d’une enquête de Radio France en 2018 sur des soupçons d’influence dans l’armée française, ont été convoqués le 14 décembre à la DGSI pour des soupçons d’atteintes à la sécurité. le 7 décembre à Paris, de sources proches du dossier.

MM. Collombat et Livolsi, auteurs de l’étude « Transport aérien : présomptions d’influence dans les militaires », selon ces sources, sont convoqués en audition libre en compagnie de Jacques Monin, directeur de recherche et d’investigation de Radio France.

Selon l’une de ces sources, les trois journalistes sont « soupçonnés d’avoir commis ou tenté de commettre le délit de révélation ou de divulgation d’informations permettant d’identifier un membre d’une unité spéciale de l' »armée française ».

« L’identité des militaires appartenant à certaines unités est protégée par la loi (…). La divulgation de leur identité constitue une infraction pénale et met en péril des opérations en faveur de la sécurité de nos concitoyens », a plaidé mercredi le ministère à Paris. des forces armées.

Le journaliste Geoffrey Livolsi a déclaré mercredi à l’AFP – et a réitéré lundi dans le communiqué du CPJ – que « cette citation à comparaître était une nouvelle tentative d’intimidation des journalistes enquêtant sur l’armée ».

M. Livolsi a déclaré au CPJ qu’il se présenterait à la convocation avec son avocat, et M. Monin a également déclaré à l’Association pour la défense des journalistes qu’il se présenterait avec son collègue M. Collombat.

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