AFP, publié le vendredi 30 Septembre 2022 à 11h37.
Le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, venu au secours du quotidien Libération, qu’il a renfloué à hauteur de 15 millions, l’a fait sans « aucune condition », a assuré vendredi Denis Olivennes, directeur général du journal, au micro de France info .
Il conteste un récent article de Mediapart où Daniel Kretinsky – propriétaire du groupe de presse CMI France qui publie, entre autres, Marianne, Elle ou Femme Actuelle – réglerait par tranches le prêt accordé à Libération, « après vérification de la bonne exécution des reprise du journal ».
L’homme d’affaires, déjà présent au capital Le Monde et TF1, va prêter 14 millions d’euros à Libé pour garantir le financement pendant quatre ans. Il a également promis de soutenir à hauteur d’un million d’euros la fondation du quotidien, « Fonds de dotation pour une presse indépendante » (FDPI, actionnaire majoritaire de la presse indépendante), à qui le groupe Altice a vendu Libé il y a deux ans.
« Cela témoigne de son goût pour le pluralisme, de venir soutenir un journal qui n’est pas forcément dans ses idées », a déclaré Olivennes, également membre du conseil représentatif de CMI France.
Selon l’ACPM (Alliance des figures de la presse et des médias), Libé s’est vendu à plus de 93 000 exemplaires par jour sur la période 2021-2022, soit une augmentation de 11,14 % par rapport à 2020-2021.
Le remboursement du prêt, prévu en 2026, « dépend surtout de la rédaction, de notre capacité à continuer à élargir le lectorat et à faire de Libération le grand journal populaire de gauche qu’il mérite d’être ». « A cette condition, il n’y aura aucun problème ni pour la rembourser ni pour refinancer cette dette », a-t-il conclu.
Interrogé sur l’offre du milliardaire tchèque de racheter le groupe M6, Denis Olivennes a estimé que ce dernier disposait d’un « avantage significatif sur tous les autres candidats » en étant « complètement vierge en matière audiovisuelle ».
N’ayant « aucune activité de production ou de diffusion en TV ou radio », « elle ne fait preuve d’aucune grossièreté d’un point de vue du droit de la concurrence, mais Bertelsmann n’a pas pu réussir sa première opération (fusion) M6/TF1 à cause des règles de concurrence ». « , se souvient-il.