La nouvelle maison d’enfants sociale de la Haute-Vienne a été inaugurée par des jeunes qui déménagent

L’endroit est un véritable labyrinthe. Escaliers, trois étages, d’innombrables pièces dans un ancien bâtiment tenu par une congrégation religieuse tout en parquet et bois. Et des jeunes tout sourire, sans doute heureux de montrer l’endroit où ils habitent et cherchent à trouver le bon chemin.

Ce mercredi, l’Association Limousin de Réinsertion Sociale (ARSL) a inauguré avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, un an après avoir repris les lieux, la nouvelle Maison d’Enfance Sociale Pierre-Sauvage (MECS).

« J’y trouve une sécurité »

« Ce lieu offre à une quinzaine de jeunes de 14 à 18 ans, rompus et placés par la justice pour maltraitance ou carences éducatives et/ou affectives, un environnement contenant et bienveillant, assure Muriel Clément, responsable du service éducatif. rattaché à la MECS Pierre-Savage. Nous leur offrons une oreille attentive, et les éducateurs travaillent autour de leur projet éducatif et professionnel. Le but est de les accompagner vers la vie adulte. »

Dans la seule MECS réservée aux garçons du département (les trois autres sont mixtes), des jeunes, placés soit dans le cadre de la protection de l’enfance par le Département, soit sur la base d’une décision de justice pénale, viennent trouver de nouveaux repères.

« Je me sens bien ici, lâche Kylian, 15 ans, arrivé il y a trois mois et demi. Ce n’est pas comme une deuxième famille, mais j’y retrouve des êtres chers et une sécurité que je n’avais pas auparavant. On a forcément une vie d’adolescent à part, mais le MECS permet de se sentir comme un adolescent à part entière. »

J’avais besoin d’avoir beaucoup de monde autour de moi pour mieux m’accompagner

Alors que leurs parents détiennent toujours l’autorité parentale, les quinze garçons aux vies meurtries trouvent une épaule et un soutien précieux, comme Haider, 15 ans, qui est à la MECS depuis deux ans : « Ici, c’est plus facile que le mien. Pour aller au collège, pour les activités, pour m’aider dans mes démarches.

Un point de vue partagé par Lancéi, arrivé de Guinée il y a un an. « Avant, j’étais en colocation dans un appartement mais je ne pouvais pas en sortir », raconte l’adolescente de 16 ans. J’avais besoin d’avoir beaucoup de monde autour de moi pour mieux m’accompagner, même si les règles peuvent parfois sembler strictes. L’année prochaine, je serai au lycée Marcel-Pagnol pour une formation commerciale, tout revient petit à petit à la normale. »

Pour une meilleure « autonomie »

L’opération de réhabilitation du bâtiment, financée à hauteur d’environ 45 % par le Département (pour un coût total de 800 000 €), apporte de nombreux avantages aux jeunes.

« Avant, la MECS était à Couzeix, trop loin du centre de Limoges. Maintenant, cela améliore leur autonomie en termes de déplacements, juge Antoine Romera, président de l’ARSL. C’est une bonne solution avec des projets co-construits en fonction de leur désirs et leurs aptitudes. Ils n’ont peut-être pas eu les meilleures conditions au sein de leur cellule familiale. Mais il faut les responsabiliser. Un dossier réussi est déjà un succès. »

Chambres individuelles, espaces collectifs, locaux adaptés, accès aux transports, la MECS Pierre-Sauvage est une première étape sur laquelle ils peuvent se reposer.

Laisser un commentaire