L’avenir de nos villes sera-t-il low-tech ?

La Low-Tech City est avant tout une démarche. Low-Tech, littéralement low-tech (par opposition à ultra high-tech). Il s’agit de mettre en œuvre le nouveau modèle urbain. En utilisant le recyclage. Pour une innovation frugale. Pour les courts-circuits. Et l’adapter durablement à la transformation de la ville. Cela signifie prendre en compte la transformation écologique et respecter les principes de l’économie circulaire. Il est censé faire preuve d’agilité tout en étant dans la modernité.

Philippe Bihouix, Ingénieur en chef, Directeur de l’agence d’architecture pluridisciplinaire AREP, complète la démarche :

« C’est une approche d’une ville plus apaisée, où l’on travaille davantage sur le patrimoine existant, où l’on va travailler sur les notions d’occupation incomplète, d’occupation des espaces publics, d’articulation entre public et privé… beaucoup de choses dans le sens qu’elles sont un modèle de ville intelligente que déjà ce n’est pas une ville intelligente, mais qu’elle s’appuie sur l’intelligence de ses habitants, de ses concepteurs et de ses praticiens. »

De qui était composé ce Manifeste pour la Low-Tech City ?

Avec Philipp Bihouix, auteur de L’âge des Low-Tech, un collectif d’aménageurs, d’architectes, de l’immobilier, de la finance, d’opérateurs de mobilité, de professionnels de l’énergie, et d’institutions comme l’ADEME ou SNCF Immobilier (qui ont des terrains à bâtir). Le tout est géré par Urban Lab, plateforme d’innovation urbaine. Et cette semaine, des acteurs ont signé ce Manifeste pour la Low-Tech City.

Plus précisément, quel était le processus initial ?

Pendant un an, le collectif a étudié différents modèles urbains. Les tendances. Le constat est qu’il existe de nombreuses innovations qui vont dans ce sens, mais isolées… Une idée ? Passer de ces expérimentations locales à une approche systémique. Le groupe estime – en toute humilité – que le Low-tech doit être pensé à toutes les échelles : du bâtiment au quartier, de la ville à la région. De la construction à la mobilité. De la planification à la gestion de l’énergie. Pour ce faire, ils proposent de refondre les pratiques.

Mais comment identifier les caractéristiques d’une approche Low-Tech dans les projets urbains ?

Cela nécessite l’établissement d’une grille de cotation. Un outil d’aide à la décision pour les acteurs de la création d’une ville. Le projet de ville s’appuie sur l’approche Low-Tech, s’il est notamment : sobre, économique, utilise la technologie à bon escient, répond aux besoins des habitants. Marion Apaire, directrice d’Urban Lab, décrit la méthode :

« Nous avons mobilisé l’Atelier 21, qui est l’un des principaux acteurs dans ce domaine, et mobilisé une méthode appelée ¨Paléo-énergétique, qui vise à identifier des solutions qui ont fonctionné dans le passé, qui sont parfois méconnues, et qui sont valables aujourd’hui. Nous avons fait des frises avec des solutions très cool qui peuvent maintenant être facilement appliquées à ces structures pour leur donner des outils. »

Parmi les solutions Low-Tech : réutilisation des terrains vacants pour le stockage de matériaux, changer l’usage des bâtiments pour s’adapter aux nouveaux besoins, verdir les espaces urbains, concevoir des bâtiments bioclimatiques, favoriser la mobilité douce, la valorisation des ressources et les circuits courts, favoriser les initiatives locales, etc.

Revitaliser les bâtiments construits ou rénovés entièrement selon les principes Low-Tech. Passer d’un concept, d’une approche à une mise en œuvre spécifique. Voilà pour ce modèle urbain plus sobre et résilient qui propose d’accélérer le changement en pensant à demain… faire mieux avec moins.

Vers l’usine de la ville Low-Tech

L’ère du low-tech par Philippe Bihouix

Pour les métropoles low-tech et solidaires

La vie en low-tech en 2040 (récit prospectif)

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