Jean-Christophe Ribot explore le monde du « développement personnel » et revient sur l’évolution historique de cette tendance.
ARTE.TV – MARDI 30 AOÛT À 20H50 – FILM DOCUMENTAIRE
« Souriez à la vie et la vie vous sourira. » Et si suivre systématiquement ce genre d’aphorisme était la clé du bonheur ? Pour les adeptes du « développement personnel », la réponse est évidente. Dans son documentaire critique et très instructif Le Business du bonheur, Jean-Christophe Ribot explore ces pratiques parfois perverties à travers des témoignages et une approche historique, autre avatar d’une société individualiste où le culte de l’optimisme et la poursuite du bonheur deviennent presque malsains. obsession.
Le marché du développement personnel dans le monde pèse trois milliards d’euros par an. Livres, séminaires, écoles de bien-être, le succès n’est plus à discuter. Le film montre comment ces méthodes dites de guérison sont particulièrement profitables à ceux qui les proposent. Pour assister au séminaire d’Anthony Robbins, le gourou du développement personnel aux USA, il faut débourser 6000 à 8000 euros. « Est-ce que les gens trouveront des idées qui les rendront plus heureux ou des idées qui ruineront leur vie? » demande le psychiatre Christophe André.
Concrètement, ces « coachs » tentent d’élever le psychisme avec des phrases toutes faites. La psychologie positive affirme que la solution à nos maux dépend uniquement de l’initiative personnelle, rejetant toute action collective. « Ce système dit quelque chose de violent : chacun a ses propres ressources pour réussir, mais si certains échouent finalement, c’est de leur responsabilité individuelle », fustige le sociologue Nicolas Marquis.
« Happiness manager »
Spécialement condensé, The Business of Happiness révèle l’évolution historique de cette tendance de manière très instructive. Ses origines sont confuses : la poursuite du bonheur a été définie dans la déclaration d’indépendance des États-Unis le 4 juillet 1776 ! La recherche absolue de l’épanouissement personnel conduit progressivement à une forme de conditionnement au bonheur. Un Américain sur six déclare désormais prendre des pilules régulatrices de l’humeur.
En quête de légitimité, la psychologie positive est devenue une discipline indépendante dans la recherche universitaire américaine, notamment grâce au chercheur Martin Seligman de l’Université de Pennsylvanie, qui a théorisé en 1998. Depuis, elle s’est propagée, notamment en Europe, à travers la gestion d’entreprise, en créant le lieu de travail » Happiness manager ».
De l’école, en passant par la mise en place de techniques éducatives positives, au monde du travail, sans oublier la politique, le développement personnel touche désormais tous les aspects de notre société. Aurons-nous bientôt un ministre du bonheur ?
Le Business du bonheur, Jean-Christophe Ribot (Fr., 2022, 88 min).
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