L’école de commerce de Rennes fête ses 30 ans

L’école de commerce de Rennes a fêté ses 30 ans. L’occasion de revenir sur l’histoire de sa création, qui a demandé une énergie folle à ses fondateurs.

A la rentrée 1991, l’école ouvre ses portes avec zéro élève. Aujourd’hui, 5 000 jeunes de 70 pays y étudient et 95 % des enseignants internationaux y enseignent. « Même le personnel administratif parle anglais », précise François Chatel, qui préside l’école depuis 2013. Et 40 000 anciens élèves font la promotion du couguar ailé, le logo de l’école, dans le monde entier. Les projets ne manquent pas. « Nous allons créer un nouveau campus, en commençant par des logements étudiants », explique avec enthousiasme le directeur Thomas Froehlicher.

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Une formidable épopée

Puis l’administration de Sup de Co Brest s’est opposée à la création d’une école à Rennes, comme le raconte Michel Urvoy, dans un excellent livre publié aux Éditions Ouest-France. Mais Loïc Bazantay, alors président de la CCI de Rennes, tient bon : « Toutes les grandes villes avaient leur Sup de Co. » Pour financer cette « usine d’espionnage » comme il aime à l’appeler, il vend les bijoux de famille de la chambre de commerce (bâtiments, terrains, etc.). Il fait ensuite le tour des repas. La mairie, le département, la région : de droite à gauche. « Il fallait trouver 39 millions de francs. » Il charge Pierre Jolivet, qui deviendra le premier président de l’école, de diriger un groupe de travail. « Il fallait proposer plus que des échanges, mais recruter des professeurs d’anglais et des étudiants étrangers », explique l’industriel.

Le «fleuron de la Bretagne»

Réunis à l’occasion de la soirée anniversaire dans l’amphithéâtre de l’école le 8 novembre, Pierre Jolivet et Loïc Bazantay ont raconté la terrible épopée de Rennes SB lors d’une cérémonie retransmise en direct sur TVR. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a présidé cet hommage au « fleuron de la Bretagne ». Trois alumni sont venus récupérer leurs récompenses, comme Laurent Claquin, Président de Kering Americas.

C’est Olivier Aptel, en 2006, qui a lancé l’établissement. Ce directeur recrute une soixantaine d’enseignants-chercheurs, pour obtenir les précieux labels internationaux AACSB, Amba et Equis. Aujourd’hui encore, l’école s’appuie sur la recherche, maillon essentiel pour une école de commerce. Venue de Glasgow, Céline Azémar, doyenne des études, a déjà recruté une dizaine de chercheurs seniors. « Ce sont de grands noms capables de publier dans des revues de haut niveau, que nous attirons grâce à nos accréditations, notre environnement international et la qualité de vie », explique-t-elle.

Davantage d’étudiants américains

« L’école de commerce de Rennes ouvre enfin une école en province » : c’est l’affiche qu’on a pu voir récemment dans le métro parisien. « Toutes les grandes écoles ont un campus à Paris, il accueillera des formations de cadres, ce sera un centre de profit », assure François Chatel. Enfin, Thomas Froehlicher, arrivé de Kedge en décembre 2017, est déterminé à poursuivre la vocation internationale de l’école. « Si les Chinois viennent moins, 35 Américains sont arrivés qui bénéficient de subventions fédérales des Community Colleges. » Enfin, l’école souhaite également s’ouvrir aux étudiants boursiers, qui sont déjà 30%. En janvier, l’école annoncera la création d’un fonds pour aider les étudiants à financer leurs études.

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