L’entreprise rennaise fait entrer à son capital des investisseurs stratégiques et souhaite proposer sa brique technologique aux grands noms du secteur.
Blacknut fait entrer dans sa capitale un grand nom du jeu vidéo. Square Enix, l’éditeur japonais à l’origine des sagas Final Fantasy et Dragon Quest, va devenir actionnaire et partenaire stratégique d’une société française spécialisée dans le cloud gaming, c’est-à-dire le streaming de jeux vidéo.
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« Nous faisons venir plusieurs acteurs stratégiques au capital de Blacknut, qui vont nous apporter du contenu et nous aider sur l’infrastructure cloud, ainsi que sur l’acquisition de clients », explique Olivier Avaro, PDG du Figaro. Le montant total attendu de ces investissements dépasse les 10 millions d’euros. « L’idée est de s’associer à des acteurs qui nous aident à consolider notre activité. »
Blacknut, basé à Rennes, compte actuellement 35 salariés, contre 10 en 2019. Elle distribue un catalogue familial de plus de 500 jeux vidéo à une vingtaine d’opérateurs dans 45 pays. Ces opérateurs, comme Telecall, Clecom, M1 ou Telecom Italia, peuvent ainsi enrichir leurs abonnements fibre et 5G avec une offre de jeux accessible sans téléchargement sur smartphones, TV et tablettes.
Des premiers projets en 2023
À quoi mènera la combinaison de Square Enix et Blacknut ? Les deux parties restent discrètes sur le sujet. On imagine aisément que le catalogue de la maison française sera complété par des ouvrages de la maison d’édition japonaise, qui gagnera ainsi de nouveaux canaux de diffusion.
Mais Square Enix pourrait aussi lancer son propre abonnement de streaming, à la manière d’un jeu vidéo Disney+, basé sur les technologies de Blacknut. Ou concevez des jeux qui incluent un composant cloud. Le PDG du groupe japonais évoquait ces perspectives en début d’année. « Nous explorons l’univers du cloud sous deux angles : la distribution de contenu et la création de contenu basée sur le cloud, qui apporteront de nouvelles formes de divertissement aux consommateurs », a déclaré Yosuke Matsuda en janvier.
Square Enix a fait le choix de ne pas approcher les grands acteurs du cloud gaming comme Google, Amazon, et surtout Microsoft, qui fait de la version cloud de son Game Pass un pilier de sa stratégie vidéoludique. « Les acteurs alternatifs comme Blacknut peuvent attirer les éditeurs de jeux vidéo qui ne veulent pas être dépendants des grandes plateformes », souligne Olivier Avaro. « Nous partageons beaucoup de données d’utilisation avec nos clients et ils peuvent prendre leur part du capital. »
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Blacknut pense que cela pourrait être la brique technologique des futurs services de cloud gaming, portés par les éditeurs du secteur. « Et grâce à nos connexions avec les opérateurs télécoms, nous pouvons contribuer à diffuser ces offres dans le monde entier », poursuit Olivier Avaro. Les premiers projets avec Square Enix devraient voir le jour en 2023.