L’étoile la plus massive de l’Univers ne pèse pas tant que ça

AFP, publié le vendredi 19 août 2022 à 16h55

L’étoile la plus massive détectée dans l’Univers n’est pas aussi massive qu’on le pensait auparavant, selon de nouvelles observations qui suggèrent un scénario similaire pour les autres étoiles les plus massives.

Niché au cœur de la nébuleuse de la Tarentule, dans un amas d’étoiles du Nuage de Magellan, près de notre galaxie, R136a1 a été détecté en 1985. En 2010, une équipe d’astronomes l’a désigné comme le plus massif jamais observé, avec une masse de 320 fois celle du Soleil. Des observations plus récentes ont révisé le nombre jusqu’à 250 masses solaires.

Cette fois, une équipe utilisant les télescopes Gemini Nord et Gemini Sud, situés respectivement à Hawaï et au Chili, réduit sa masse entre 170 et 230 masses solaires, selon une étude parue dans The Astrophysical Journal.

« Nos résultats montrent que l’étoile la plus massive que nous connaissons actuellement n’est pas aussi massive que nous le pensions », a déclaré Venu Kalari, auteur principal de l’étude et astronome au NOIRLab aux États-Unis, qui gère les télescopes Gemini.

« Cela suggère que la limite supérieure de la masse stellaire pourrait également être plus petite que nous ne le pensions », a-t-il ajouté dans un communiqué de NOIRLab publié jeudi.

Les étoiles comme R136a1, les plus massives et les plus lumineuses de l’Univers, sont difficiles à observer.

D’abord parce qu’ils ont une durée de vie très courte, comptant dans une poignée de millions d’années, quand le Soleil, une étoile beaucoup plus commune, a une espérance de vie de dix milliards d’années.

Ensuite parce qu’elles se trouvent généralement dans des amas d’étoiles compacts entourés de poussière stellaire, ce qui rend difficile la mesure précise de la luminosité de leurs membres. Or, c’est cette luminosité particulière qui détermine la masse d’une étoile.

L’équipe de NOIRLab a obtenu l’image la plus précise des étoiles de l’amas, et donc de R136a1, grâce à une technique appelée interférométrie speckle. Son image Zorro a pris un très grand nombre de photographies, 40 000 en l’occurrence, avec un temps de pose très court de 60 millisecondes. Cela lui a permis de s’affranchir de l’effet de l’atmosphère terrestre, qui perturbe les observations.

La technique d’observation utilisée n’avait jamais été utilisée auparavant pour ce type d’objet. Cela incite les auteurs de l’étude à prendre leurs résultats « avec prudence », selon M. Kalari. En attendant des instruments encore plus performants, comme le futur Extremely Large Telescope (ELT), prévu pour 2027, pour affiner la mesure.

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