Lilian Euzéby est libre comme l’air dans son home studio près de Nîmes

Jeune, Lilian Euzéby a été impressionnée avant le Droit de Réponse, le projet religieux de Michel Polac. Le peintre de Nîmes aurait eu sa place dans ce projet irrévérencieux au ton détendu, parfois musclé et souvent bien arrosé, écran cassé. Comme chaque été, il ouvre son atelier de Russan à des artistes triés sur le volet.

Quand il était jeune, Lilian Euzéby était coincé devant « Droit de réponse », une émission inoubliable créée par Michel Polac au début des années 1980. L’acteur nîmois aurait eu sa place dans ce projet irrévérencieux avec une liberté, parfois musclée et souvent bien. -tonalité d’arrosage, écran éclaté. Bien avant que les gangs de Charlie Hebdo, Hara Kiri et Minute ne s’affrontent dans un salon cathodique où volaient des cendriers, « j’achetais, disait-il, dès dix ans leurs magazines sur des journaux ».

Une révélation en seconde au lycée à Nîmes

Miston, qui se rêve en Reiser, adolescent se reconnaît en Claude Viallat grâce à l’exposition de peintures rue Cité-Foulc à Nîmes qui confirme la révélation née en seconde au lycée Daudet avec Arnéguy, professeur d’arts plastiques. « Nous étions les enfants de la classe à attraper le virus, j’étais le seul à être allé au bout ». Il quitte les Beaux-Arts au profit de six années d’histoire de l’art à Toulouse. Pendant longtemps, il n’a lu que des livres à colorier, « j’avais peur des 350 pages ». Enfin, il examine les milliers de pages des sept volumes de la Quête.

Il égréne ses tableaux de délicats graffitis

Depuis Proust, il est lecteur en série. Les pages de Sollers, de Borges ou des présocratiques suffisent à lui donner du kif sans concurrence. Boulimique de mots, il projette ses toiles, petits et grands formats, de simples graffitis invitant le spectateur à se promener dans sa cosmographie et à devenir un explorateur de ses documents intimes.

Il traverse tous les milieux sociaux avec aisance

La poésie et le rire sont ses aliments préférés. Il dénonce pêle-mêle « les pantalons coupés, les méga sculptures d’idiots à la Biennale de Venise et les trottinettes électriques ». Il aime aller contre le temps et « fumer des cigarettes, s’enivrer de vin rouge et regarder des taureaux mourir dans le sang ». Comme Giraudoux, on sent qu’il sait que la critique doit aussi venir du cœur. Il traverse toutes les classes sociales avec aisance et nonchalance. Il n’y a pas de doute entre ce Gardois qui roule en vieille Jaguar XK8, « l’ami qui m’a échangé contre une toile, à mon avis a gagné plus que moi », s’attable à la table à manger trois étoiles avec Pierre Gagnaire où il a créé l’installation. , et le même qui chargeait il y a encore quelques semaines des meubles avec des étrangers mauritaniens « pour manger et payer mon loyer parisien ».

Des tableaux dans le décor d’un film en tournage

Après 30 ans de peinture, Lilian Euzéby commence à vivre de son art. Sophie Calle, Rudy Ricciotti et des collectionneurs professionnels ont acquis plusieurs de ses tableaux. Le réalisateur Yann Gozlan a choisi quatre de ses œuvres comme décors du film « Visions » qu’il tourne en Provence avec Diane Kruger et Mathieu Kassoviz. Le film devrait sortir au printemps 2023. Il expose actuellement à l’Hôtel des Templiers à Aigues-Mortes, au Domaine du Vieux Télégraphe à Châteauneuf-duPape, et dans son atelier à Russan là-bas, comme chaque été. Il fournit une présentation unifiée et interactive à l’ensemble des parties prenantes.

Un même geste à 37 000 ans de distance

Depuis plus d’un an, il travaille à l’écriture d’un chemin pour trois peintres. Hercules Seghers, artiste expérimental néerlandais du XVIIe siècle, précurseur de l’art moderne. Un inconnu a apprivoisé lions des cavernes, mammouths et autres cyborgs il y a 37 000 ans dans la grotte de Baume Latrone, à deux pas de Russan. Et d’aujourd’hui, le fils d’une mère d’origine tsigane a grandi tout près dans le village du vieux café des Gorges du Gardon. La seule chose qui unit l’ancienne argile imprimée à la main, l’utilisation de nouveaux matériaux pendant l’âge d’or flamand et la poussière du 21e siècle. il décrit le lien entretenu par l’art du corps, plus création que culture, avec le temps qui passe et son éternel retour. Toute ressemblance avec la forme actuelle n’est pas fortuite.

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