AFP, publié le vendredi 19 août 2022 à 21h45
L’ONU a appelé vendredi à la libération immédiate et inconditionnelle d’un étudiant saoudien condamné à 34 ans de prison pour avoir publié des tweets anti-gouvernementaux, se disant « consterné » par cette condamnation.
« Nous sommes consternés par la condamnation de la doctorante saoudienne Salma al-Shehab (…) en lien avec une série de tweets et de retweets sur des questions politiques et de droits de l’homme en Arabie saoudite », a déclaré la porte-parole du Bureau des droits de l’homme, Liz Throssell.
« Elle n’aurait jamais dû être arrêtée et accusée d’un tel comportement », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Une cour d’appel saoudienne a condamné Salma al-Shehab à 34 ans de prison et à une interdiction de quitter le pays pour une durée similaire après sa libération, selon un jugement du 9 août, dont l’AFP, entre autres, a pu prendre connaissance cette semaine.
Le tribunal saoudien l’a condamnée pour « avoir fourni une assistance » pour ses tweets à des opposants politiques tentant de « perturber l’ordre public », selon le document judiciaire.
« Nous exhortons les autorités saoudiennes à annuler sa condamnation et à la libérer immédiatement et sans condition », a déclaré Throssell.
Préoccupée par cette « peine extraordinairement longue », la porte-parole craignait l’effet « dissuasif » qu’elle pourrait avoir sur « les critiques du gouvernement et de la société civile en général ».
Cette condamnation est « un autre exemple de l’utilisation par les autorités saoudiennes des lois du pays contre le terrorisme et la cybercriminalité pour cibler, intimider et exercer des représailles contre les défenseurs des droits humains et ceux qui expriment leur dissidence ».
Parallèlement à la libération de Mme al-Chehab, le Bureau des droits de l’homme des Nations unies appelle les autorités saoudiennes à réexaminer toutes les condamnations de défenseurs des droits humains liées à la liberté d’expression. Il s’agit notamment, selon le communiqué, de « femmes emprisonnées après avoir légalement réclamé la réforme de politiques discriminatoires, ainsi que de chefs religieux et de journalistes ».