Meurtre d’un bébé à Lyon : « C’est une crèche commerciale, mec, ils s’en foutent »

Ancien employé de People & amp; Bébé, Sandra témoigne suite au meurtre d’un bébé à Lyon. Négligence, maltraitance, surmenage… Elle dénonce.

Par Ludivine Caporal

Publié le 1 juillet 22 à 7h02

Le mercredi 22 juin, un bébé a été retrouvé mort au People & amp; Bébé, dans le 3ème arrondissement de Lyon. « Au-delà de ses pleurs », un employé a avoué deux jours plus tard lui avoir fait ingérer un produit toxique.

Nourriture rationnée, travail à la chaîne…

Depuis ce drame, les témoignages pleuvent sur le groupe privé, qui compte 700 crèches en France. Des histoires terribles qui mettent en lumière un système plus que critiquable.

C’est le cas de Sandra. Ancienne salariée dans l’un de leurs établissements de Francheville, au sein de la métropole de Lyon, cette agente de la petite enfance a démissionné en février 2022, en bout de chaîne. Elle raconte, sans prononcer de mots, les abus quotidiens dont elle se dit complice, malgré elle.

« C’était apocalyptique »

« Dans une structure pouvant accueillir 16 enfants, nous en avions 18 à prendre en charge. Mon directeur n’était jamais là. couper des parties en trois ou quatre parce que ce n’était pas assez. C’était indécent.

Des exemples tels, elle a une pelle. Le professionnel de 36 ans s’exorcise, exprimant sa rébellion pendant de longues minutes. Elle se souvient surtout d’un incident qui l’a beaucoup choquée.

« Nous avons eu des dégâts aux égouts. C’était mauvais et toxique. On nous a d’abord demandé, les employés, de nettoyer. On nous a obligés à ouvrir alors que l’établissement n’était absolument pas en ordre. Condition. Ensuite, nous avons caché aux parents ce qui s’était passé. , Parlant seul Beaucoup d’enfants ont attrapé des conjonctivites à répétition, de la moisissure était présente sur les murs… c’était apocalyptique. »

Une « négligence » du personnel 

Après plus d’un an à travailler pour People & amp; Bébé, il n’y a aucun doute pour Sandra : « Ce sont des crèches commerciales. Mec, ils s’en foutent. »

Face au drame de la semaine dernière, la puéricultrice se charge en grande partie de diriger le groupe. Pour elle, une telle tragédie « était à prévoir ».

« Nous sommes traités comme aucun autre, payés 1 100 euros par mois. C’est un chiffre d’affaires énorme, nous sommes tous épuisés. Cela n’excuse en rien son geste abominable, mais cela peut l’expliquer. Il y a une vraie négligence de la part du personnel. Ces gens, ils doivent fermer leurs crèches ! »

Sandra n’est pas la seule à être partie. Deux autres de ses collègues ont quitté le navire, fatigués de travailler dans ces conditions. « Moi, ils me dégoûtaient de la petite enfance », dit-elle. Le trentenaire ne souhaite plus travailler dans le secteur depuis.

Laisser un commentaire