Pas de soulagement pour Aliette Mousnier-Lompré. Nommé en mai à la tête d’Orange Business Services (OBS), le nouveau dirigeant, qui succède à Helmut Reisinger, doit relever de nombreux défis. Et pour cause : la rentabilité d’OBS, autrefois l’un des moteurs de croissance d’Orange, a chuté de 25 % au premier semestre.
Avec la pandémie de Covid-19, les usages des entreprises ont évolué, notamment en délaissant les lignes fixes pour des applications telles que Zoom, Meet ou Teams. En conséquence, la branche B2B d’Orange a été confrontée à de nouvelles difficultés, exacerbées par la guerre en Ukraine, les pénuries de composants électroniques et la baisse de l’inflation. A ce jour, la verticale des télécommunications génère 57% du chiffre d’affaires d’OBS, contre 43% grâce aux prestations informatiques. Bien qu’il soit minoritaire dans les revenus du pôle B2B du groupe français, ce dernier a enregistré la plus forte croissance au sein d’OBS, avec une progression annuelle de 10%.
Cinq priorités de développement
Pour que les services informatiques soient le moteur de croissance d’OBS, Aliette Mousnier-Lompré a présenté la feuille de route de la filiale du groupe français lors de l’Orange Business Summit, qui s’est tenu à Paris le 27 septembre. Pour booster la rentabilité d’ici 2024, le nouveau PDG compte s’appuyer sur cinq domaines d’activité prioritaires : la transformation de l’infrastructure numérique des clients, l’analyse des données et l’intelligence artificielle, les outils de collaboration dans l’entreprise, la transformation de l’expérience client et l’industrie connectée, avec un jumeau numérique notamment avec l’internet des objets.
Dans ce contexte, OBS prévoit d’augmenter ses activités éoliennes. Parmi ceux-ci, on voit notamment le cloud qui progresse de 15% sur un an, la cyber sécurité (+13%) et la gestion des données (+8%). A ce jour, le cloud et les données génèrent déjà un milliard d’euros de chiffre d’affaires, un cap que la cybersécurité devrait franchir en 2023.
Si le volet cyber progresse en revanche, il n’est plus question de porter en bourse Orange Cyberdefense, filiale du groupe considérée comme une somme forfaitaire interne. Ayant largement bâti la croissance externe, elle pourrait permettre à Orange de s’internationaliser face aux entreprises américaines ou chinoises, et surtout de faire fructifier un actif qui a du potentiel. Or, la branche cyber d’Orange a récemment été victime d’une fuite de données, qui a certainement refroidi l’odeur de l’équipe générale de l’entreprise aux trois couleurs quant à une éventuelle arrivée en Bourse. La priorité est donc donnée à la restructuration d’Orange Business Services.