De nombreuses séries ont décidé d’inclure la pandémie de COVID-19 dans leurs programmes et c’est le cas de P-Valley. Les enjeux autour du monde de l’habillement sont clairement affichés avec tout ce que cela a pu engendrer en conséquence. En raison de l’épidémie, le club de strip-tease de P-Valley est sur le point de faire faillite, mais cela sans compter sur toutes les conséquences permettra à la série de continuer. La série n’est pas morte et P-Valley espère la faire vivre encore un moment. Dans sa première saison, P-Valley était imprévisible mais il a repris avec succès les thèmes qui ont fait le succès de Starz (et c’est aussi un côté populaire parmi d’autres plateformes ou chaînes américaines). P-Valley a pu présenter des joueurs qui avaient des envies très difficiles et des envies très différentes de ce que l’on pourrait imaginer. Grâce à l’intrigue imprévisible et en même temps forte, la série a réussi à tenir ses promesses.
Cependant, cette saison n’est pas parfaite. La difficulté de faire la saison 2 se fait sentir même si tout est dans P-Valley et pourtant ça fait briller un tas d’idées en même temps. Ou juste pour voir. La série utilise son thème de manière amusante pour offrir quelque chose d’étonnant visuellement. On sort de la structure familière de la série Starz tout en retrouvant ses archétypes narratifs. À la fin de la première saison, Hailey a acheté le Pynk à Promised Land, la société qui voulait construire un casino sur le site du club. Tout cela a détruit le désir du maire d’acheter cette unité pour une petite somme d’argent en vendant le terrain pour des millions de dollars. Tout cela aura un impact sur la saison 2 et son évolution. C’est donc l’occasion de faire une nouvelle introduction à l’univers de P-Valley tout en introduisant un twist que personne au monde (et en réalité) n’a vu venir : le COVID-19.
Ce que je trouve négatif à propos de cette saison, c’est le fait que certains paramètres auraient pu prendre quelques épisodes intéressants tout au long de la saison. On sent que les scénaristes ne sont plus aussi inspirés que dans les saisons précédentes qui continuaient de sauter d’épisode en épisode. Cela ne veut pas dire que la saison est un échec. Il y a quand même pas mal de choses intéressantes, ne serait-ce que dans les relations entre les personnages qui restent le véritable cœur de cette série. On récupère donc beaucoup de choses qui ont été vues dans les saisons précédentes mais avec la difficulté de les faire tourner en quelque chose d’aussi fort que la saison 1. Les performances sont toujours haletantes et planifiées aux petits oignons. D’autant plus que le Pynk est désormais équipé de nouveaux panneaux qui permettent différents affichages. C’est sur ce point que la série marche toujours bien.
Tous les petits éléments surnaturels soulignent également l’esthétique gothique méridionale de la série. Il rappelle True Blood ou Claws dans de nombreux cas. C’est un bon modèle P-Valley. Certains personnages ont été écartés à tort cette année alors que de nouveaux ont été introduits sans grand succès ni arrière-plan. Je trouve dommage de ne pas se contenter de ce qui est déjà là et de le changer sans cesse au profit de nouvelles couleurs pas très claires. Une autre tendance de la saison post-CCID-19 est la violence policière contre les Afro-Américains. Ce thème fort est rarement bien utilisé par les séries. J’aurais préféré que P-Valley se concentre sur la violence de rue aux États-Unis. La saison tourne autour du conflit entre crime et châtiment. Ce changement logique (et les erreurs qui accompagnent le club et son équipe de joueurs) rend la série gourmande de ce qu’elle peut dire.
Bien qu’il y ait beaucoup de caractère et qu’il y ait beaucoup d’idées, P-Valley s’active parfois dans son débordement. C’est tellement riche que les scénaristes n’arrivent pas à jongler intelligemment avec toutes les intrigues avec tous les acteurs pour créer une série équilibrée.
Note : 5/10. Bref, la saison 2 a ses mérites mais aussi de nombreuses erreurs dans la gestion de ses nouveaux personnages et de ses nouvelles intrigues, rendant le tout gourmand de ce que les scénaristes peuvent faire.