Publié
hier à 22:38, mis à jour il y a 5 heures
La municipalité de Bodegraven-Reeuwijk a assigné le réseau social en justice en septembre, lui demandant de supprimer tous les tweets liant le village à des crimes pédo-sataniques.
Un village néerlandais lié sur Twitter à des crimes pédo-sataniques a perdu sa bataille judiciaire contre le réseau social, qui en fait assez pour empêcher la propagation de la théorie du complot selon une décision de justice rendue mardi. La municipalité de Bodegraven-Reeuwijk, située dans l’ouest des Pays-Bas, a assigné Twitter en septembre en justice, lui demandant de supprimer tous les tweets liant le village à des crimes pédo-sataniques.
A lire aussiTwitter met en place un bouton « modifier » pour certains utilisateurs payants
L' »histoire de Bodegraven » avait été diffusée par trois hommes sur plusieurs réseaux sociaux entre janvier et juin 2021. L’un d’eux avait affirmé avoir été témoin et victime d’abus rituels sataniques et de meurtres de jeunes enfants. Des appels avaient été lancés pour venir au village déposer des fleurs et des messages sur les tombes des « victimes », et plusieurs dizaines de personnes avaient répondu présent.
A lire aussiTwitter : Elon Musk a déposé une nouvelle offre publique d’achat, le réseau social veut boucler la transaction au prix d’origine
«Micha Kat», le compte au centre de l’affaire
En 2021, le village avait poursuivi les trois hommes, condamnés à supprimer des histoires sans fondement sur internet. La municipalité de Bodegraven-Reeuwijk a toutefois estimé que Twitter ne faisait pas assez pour empêcher la diffusion de l’histoire et leur a demandé de supprimer tous les tweets qui en faisaient écho. Twitter « a à ce stade fait assez pour supprimer le contenu illégal sur l’histoire de Bodegraven de sa plate-forme », a toutefois statué le tribunal de La Haye après une audience provisoire.
Le réseau social a suspendu définitivement un compte diffusant les tweets « diffamatoires » et a également supprimé tous les retweets de ce compte, a-t-il noté. Selon des médias néerlandais, il s’agit du récit de « Micha Kat », un individu qui a accusé plusieurs personnalités néerlandaises de faire partie du « réseau pédophile » et qui est actuellement derrière les barreaux. Twitter « ne peut pas être contraint de supprimer tous les messages où le terme Bodegraven est lié à la maltraitance d’enfants de sa propre initiative et donc sans demande de la municipalité », a jugé le tribunal.
La municipalité doit donc s’appuyer sur la « procédure d’avertissement et de retrait » : identifier les tweets qu’elle juge illégaux et demander à Twitter de les supprimer. « Tout n’est pas illégal et un bon filtre ne peut pas être mis en place dans cette affaire, selon Twitter », a expliqué le tribunal. Le réseau social a fait valoir qu’un tel filtre affecterait la liberté d’expression, en supprimant les contenus qui nient, par exemple, l’existence du réseau pédo-satanique.
À VOIR AUSSI – Tech : ce que change le rachat de Twitter par Elon Musk