Pont-l’Evêque, pédiatre recommande à un enfant de 12 ans de se masturber : 10 mois avec sursis.

L’homme de 32 ans a été reconnu coupable d’avoir poussé un enfant de 12 ans qu’il protégeait à se masturber par SMS. Il a dit qu’il voulait tester le jeune garçon.

Écrit par Julien Lagarde

Publié le 25 juin 22 à 19h46

« Je me rends compte que je suis allé trop loin. Je regrette ce que j’ai fait, mais je vous assure que je n’avais aucun motif caché. » A la tête du tribunal de Lisieux (Calvados) le mardi 21 juin 2022, l’accusé ne mène pas loin. Cet homme de 32 ans agit pour incitation d’un mineur de moins de 15 ans à un acte à caractère sexuel.

« L’ultime défi, faire touche pipi »

Les deux parents de la victime, un garçon de 12 ans, sont assis juste derrière lui, attendant une explication. Parce qu’ils le connaissent et même assez bien. C’est lui qui s’est occupé de leurs enfants à Pont-l’Evêque pendant trois ans.

Entre le 25 novembre et le 5 décembre 2021, le trentenaire et l’enfant ont échangé environ 1 378 messages sur WhatsApp. Les conversations d’abord anodines ont rapidement pris une connotation malsaine, un cadre adulte « défiant » son jeune interlocuteur en échange d’un crédit pour ses jeux vidéo.

L’enfant est réticent, il insiste

Les premiers défis sont de manger une cuillère à soupe de pâte à tartiner, puis de la mayonnaise. Pas encore grand-chose. Tout autrement, l’échange tourne lorsque l’accusé promet au garçon 100 euros s’il relèvera le « meilleur défi », en l’occurrence « polulati ».

Face à la retenue de l’enfant, la baby-sitter semble persistante. Le président révèle une conversation dans laquelle un adulte écrit : « Je savais que tu ne le ferais pas, MDR. Tu pourrais changer d’avis, cochon. » Et permettez-moi d’ajouter que s’il « le fait vraiment », il lui achètera une carte « supplémentaire » pour sa console Nintendo Switch.

« Un dossier inquiétant »

« Tu n’as pas envie de lui mettre la pression là-bas ? Vous le manipulez », a souligné le président. « Non, ce n’était pas le but. J’ai essayé », répond l’accusé, qui a déjà été remodelé par ses parents après avoir remarqué son côté « un peu trop tangible ».Le père de l’enfant a interrompu ces échanges après avoir fouillé le téléphone de son fils.

Maître Jean-René Desmonts, avocat des parties civiles, parle du « dossier préoccupant » :

« On part d’une petite annonce pour une baby-sitter. Ensuite, nous avons ce comportement tactile que les parents aiment. Et on met fin à ces conversations qui n’ont pas de place. Jusqu’où serais-je allée si papa n’avait pas découvert ces échanges ? »

L’enquête a révélé qu’aucune photo ou vidéo n’avait été fournie. L’accusé assure qu’il n’est pas attiré par les enfants. « Mon client traverse des moments difficiles sur le plan personnel. Il est important de comprendre pourquoi il l’a fait. Et il le fait depuis qu’il a pris des mesures de psychothérapie », souligne l’avocat, maître Sylvain Naviaux.

Le tribunal a condamné le prévenu à 10 mois de probation avec une période probatoire de 2 ans, l’obligation de soins, une interdiction de contact avec la partie lésée et une interdiction de se livrer à des activités avec des enfants. Il devra verser 800 euros à chaque parent et 1 500 euros à l’enfant.

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