Selon Thierry Rayna, professeur de l’Ecole polytechnique et chercheur au laboratoire CNRS, le business model qui fonctionnera demain sera aligné sur l’entreprise et son écosystème. Les entreprises doivent passer d’une logique de business model « financier » à une dimension « réseau » et responsable.
Pourquoi les business models actuels s’essoufflent-ils ?
Pendant très longtemps, le bon modèle commercial a consisté à être leader sur le marché, à écraser les concurrents et les fournisseurs et à générer beaucoup de performances financières. Les technologies numériques ont radicalement transformé l’environnement des affaires, désormais placé dans un écosystème complexe et mouvant de valeurs, d’acteurs hétérogènes, où les
la notion d’impact est absolument essentielle
. Cependant, de nombreuses entreprises ont une vision incomplète de leur business model et de ce qui le constitue et ont tendance, à tort, à séparer les questions de business model de celles d’impact. Au lieu d’adopter un business model moins polluant, ils plantent des arbres pour compenser ! C’est ce qui ressort notamment de l’étude* que nous avons menée cet été avec Valentine Georget. Même les entreprises « à impact » ont une vision partielle et unilatérale de ces enjeux et se concentrent sur un aspect particulier de l’impact (typiquement environnemental), privilégiant ce qui est mesurable (le carbone). C’est de cette inadéquation entre le modèle économique dans son ensemble et l’impact au sens large que les accusations de
écoblanchiment
. Considérer l’impact sous toutes ses formes : environnemental, social, économique et sociétal. Notre étude montre que « faire impact » ne consiste pas tant à développer de nouveaux produits ou services « impactants », qu’à repenser la logique même du business model de l’entreprise, fondé sur des écosystèmes internes et externes à l’entreprise : ses collaborateurs, ses clients et ses partenaires. … Inutile de montrer que vous êtes « vert » si le business model est intrinsèquement vertueux et impactant !
La crise du Covid-19 accélère-t-elle les choses ?