Dix ans après le Nobel de Serge Haroche, l’industrie quantique française a de nouveau été célébrée le 4 octobre à l’Académie royale des sciences de Suède, qui a récompensé Alain Aspect (voir p. 69). Ces dernières années, lentement mais sûrement, l’écosystème tricolore s’est construit autour de quelques personnalités, notamment celles du nouveau prix Nobel qui, à travers la start-up Pasqal, qu’il a cofondée en 2019, a donné une promesse quantique. fournir. Processeur 1 000 qubits à partir de 2023.
De quoi atteindre la fameuse suprématie quantique, qui offre la possibilité de faire des calculs qui ne pouvaient être effectués que par un ordinateur traditionnel pendant de nombreuses années. « Nous vendons déjà des processeurs quantiques de 200 qubits, explique Georges-Olivier Reymond, directeur général de Pasqal, et nous avons déjà des applications pour faire des calculs en physique fondamentale et dans le domaine financier. » Les concurrents ? Ils sont français d’abord. Alice & Bob et Quandela, fondés en 2020 et 2017, utilisent des technologies différentes, mais affichent des résultats très prometteurs.
« Seul face aux Gafa »
Comme Pasqal, Quandela a commencé à exploiter deux ordinateurs quantiques dans le cloud l’été dernier et prévoit d’en lancer un troisième avant la fin de l’année. Ses clients industriels, EDF, l’Agence spatiale française ou l’allemand BMW, déboursent 2 000 euros de l’heure pour utiliser la puissance de calcul de la machine afin d’accélérer leurs projets de R&D. La start-up réalise déjà 1 million d’euros de chiffre d’affaires et compte plus de 1 500 utilisateurs, entreprises et particuliers.
Pour elle, Alice & Bob promet « le premier qubit logique » – sans erreur – pour le premier trimestre 2023. « Nous sommes les seuls à affronter les Gafa sur l’ordinateur quantique, déclare son co-fondateur Théau Peronnin. Nous avons même six mois d’avance sur Google et deux ou trois ans sur Amazon. »
« Utilisés par les industriels »
Même assurance côté Pasqal.
« Nous avons un atout de base, explique Georges-Olivier Reymond. Nous avons des algorithmes quantiques utilisés par les industriels et nous vendons du temps de calcul accessible via le Cloud. Un exemple? Le Crédit Agricole expérimente l’informatique quantique sur des machines Pasqal. Pour la banque, il ne s’agit pas encore de trouver un chiffrement post-quantique qui puisse résister à un ordinateur quantique, mais de modéliser les risques financiers dans un environnement incertain.