Une nouvelle loi visant à protéger la langue Molière au Québec pourrait avoir un impact important sur les jeux vidéo.
Nous aimons la langue française, mais nous ne l’aimons peut-être pas autant qu’au Québec. Dans les espaces verts de cette province du Canada, tout est fait pour préserver l’usage de notre langue, au point même de la rendre drôle. Certaines lois établies exigent l’interprétation des noms de films et d’œuvres de toute nature, ce qui entraîne souvent plus de titres que de blagues. On pense notamment à Fiction Pulpeuse pour le célèbre film de Quentin Tarantino ou encore Pixar Cars devenu Les Cars. Même les produits de restauration rapide ne sont pas à l’abri et KFC (Kentuky Fried Chicken) y porte le doux nom de PFK (Poulet Frit Kentucky).
Le problème quand l’amour se transforme en passion, c’est que le fort peut vite devenir venimeux et blesser les autres. Et c’est une tragédie qui est sur le point de se dérouler avec l’approbation d’une nouvelle loi pour protéger la langue française. Mais qu’est-ce que cela a à voir avec la culture geek me direz-vous ? La puissante industrie du jeu vidéo au Québec pourrait très bien et sera sûrement ruinée de l’intérieur par ce nouveau projet parrainé par le gouvernement.
Do you speak le français ?
Pour ceux qui ne sont pas familiers, le Québec abrite plusieurs studios et autres affiliés tels que Ubisoft, Warner Bros Games et Eidos Montréal pour n’en nommer que quelques-uns. L’industrie du jeu vidéo y est en plein essor avec pas moins de 11 000 personnes qui y travaillent directement. Dans cette profession, l’anglais est prédominant comme langue principale, mais cela ne durera pas dans les bibliothèques québécoises.
Bien sûr, la nouvelle loi 96 prévoit de nombreux changements dans les lois entourant la langue française et toute la province s’en retrouvera. Avec l’adoption de ce projet, le français deviendra la seule langue officielle au Québec et devra être utilisé partout, y compris au travail et dans les affaires. Les travailleurs internationaux commencent à paniquer et beaucoup sont prêts à sauter pour éviter la barrière de la langue.
Le directeur de la Guilde vidéo du Québec est le premier à s’inquiéter de cette décision de faire du français la plus ancienne de l’industrie québécoise du jeu vidéo :
« Nous avons beaucoup de gens qui viennent de partout dans le monde pour venir jouer à des jeux vidéo ici au Québec. Nous avons peur que cela envoie un message de désunion aux autres cultures. Je pense que tout le monde comprend l’importance du français, mais je Je pense qu’il est également important de s’assurer que les nouveaux arrivants se sentent également inclus. »
Alors que le gouvernement français se bat contre Anglicim dans le monde de l’art et de la culture, la situation est exacerbée au Québec, où une grande partie de l’industrie du jeu vidéo pourrait se retrouver à licencier son personnel qui n’est pas français.