C’est un ouvrage indispensable pour qui veut comprendre et connaître l’histoire de la tribune de Boulogne, lieu de rencontre depuis de nombreuses décennies des supporters les plus passionnés, ultra, éhontés et violents de la Saint Paris. Germain (PSG).
Avec K.O.B, notre histoire devenue légende est une sorte d’encyclopédie illustrée de tout un chapitre de l’histoire des supporters du Paris Saint Germain, offrant aux lecteurs une véritable bouffée d’air frais loin de l’empire monopolisé du Qatar. Le club de la capitale française, loin des affaires du football, loin de la tribune d’Auteuil et de ses supporters, a d’abord été créé dans les années 90 pour s’opposer à Boulogne, puis choyé avec l’arrivée du Qatar, principalement en raison d’affinités culturelles avec certains dirigeants, mais aussi la page de la Tribune Boulogne une fois même passante pour toujours.
Une bouffée d’air frais, mais surtout un récit historique, sous la plume de plusieurs générations de « copistes », ces membres de la Tribune Boulogne, qui, depuis plusieurs générations, se sont forgé une réputation de citadelle imprenable et immuable. Ce travail, encore une fois d’une qualité remarquable (en termes d’archives, de photographies, de mise en page) est de faveur. Ultra-mouvement. du hooliganisme Mais surtout, une liste à vie de ceux qui ont épuisé leurs cordes vocales, poings, foie, doc ou adidas trois bandes depuis des années, dans une tribune à la réputation sulfureuse pleinement justifiée.
Le but des auteurs qui ont participé à cet ouvrage est justement de rendre compte de l’histoire de la tribune de Boulogne telle qu’elle est vécue par ses principaux protagonistes. Loin des articles incriminants, ou des fantasmes de journalistes qui ne connaissent pas trop souvent le monde des stands. Il n’y a pas de filtres dans ce livre. Pas de parti pris non plus. Mais d’innombrables souvenirs, voyages, fautes de frappe, émeutes, bagarres, rivalités, à travers toutes les équipes qui ont rempli les rangs de Boulogne à un moment ou à un autre.
On y voit l’évolution du monde des tribunes depuis les années 70. Les différents looks, les différentes tribus urbaines qui peuplent le stade, parfois au grand dam des autorités. Développement aussi en termes de répression et de sécurité. Les grands moments de KOB, se transformant parfois en un énorme scandale médiatique (Qui a oublié la banderole pleine d’impudeur et d’humour noir où l’on pouvait lire « Pédérastie, chômeurs, consanguins, accueillez les Ch’tis » et remportée par ses auteurs. N’avait manifestement pas la même sens de l’humour la libération des autorités ?). A cela s’ajoutent les drames qui ont saigné les espaces d’une tribune populaire dans toute l’Europe depuis plusieurs décennies (et les meurtres de Julien Quemener, ou encore les meurtres de Yann Lorence).
En plus de ces clichés rares, vous trouverez dans cet ouvrage des documents exclusifs, des affiches anciennes, des flyers, des autocollants, des pages de fanzine, pour mieux comprendre cette iconographie, l’esthétique d’une certaine époque et d’une tribune légendaire.
K.O.B, notre histoire devenue légende, est surtout un recueil de témoignages de fans, amoureux de leur groupe (ou pas, mais surtout de la plateforme, qui ont donné des années de leur vie pour lui rendre hommage. Il vit et est respecté. Vivre en homme libre (mais parfois pour payer cher ici) des jeunes et des adultes qui ont fait le choix, se dressant contre vents et marées, adoptant le fameux slogan « No one like us, we don’t care », no one nous aime, qui s’en soucie.
Le livre peut déjà être commandé à cette adresse pour 75 €. Le prix peut sembler élevé à première vue, mais lorsque vous tenez le pavé entre vos mains et regardez sa qualité, alors vous savez que nous avons un véritable objet d’art et historique entre nos mains. Si le mouvement ultra et les principaux forums français ont, ces dernières années, pris l’habitude de produire des livres (et parfois d’excellents) reprenant l’histoire de leurs forums respectifs, force est de constater qu’en termes d’éditions et de témoignages également, » Paris numéro un ».
Ce ne sont pas les bad boys britanniques ou hollandais venus trop fleuris pour goûter aux plaisirs musclés de la fougueuse jeunesse de la Porte de St Cloud, avant que leur nez ne touche le tarmac, qui diront le contraire…
PS : Lisez aussi les livres et le témoignage de Julien Ruzé sur le même sujet.
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