La Tribune Afrique : Vous venez de prendre la direction générale Afrique subsaharienne de Business France. Quel est votre parcours ?
Marc Cagnard : J’ai travaillé pour Business France pendant plusieurs années et j’ai vécu dans plusieurs pays. J’ai pris mes fonctions de responsable de la zone Afrique subsaharienne de Business France le 1er septembre. Je suis issu du « réseau France » qui comprend la Team France Export. Jusqu’à présent, j’étais basé en région Auvergne-Rhône-Alpes, en charge des affaires internationales, au sein de la CCI régionale.
Quelle est votre expérience de l’Afrique ?
J’ai acquis de l’expérience dans plusieurs pays émergents, mais l’Afrique est mon premier. Auparavant, j’étais responsable de la région Proche et Moyen-Orient chez Business France. J’ai aussi été formé au Vietnam et au Brésil. Je connais les problèmes auxquels sont confrontés les pays émergents. En Afrique, on peut trouver des similitudes avec ce qui est observé au Brésil, par exemple.
Que représente l’Afrique en termes d’obligations pour Business France par rapport aux autres régions du monde ?
C’est l’une des trois priorités de notre agence. C’est aussi une priorité nationale. A ce jour, nous comptons 80 salariés sur le continent, nous avons une dizaine d’usines et une vingtaine de partenaires privés dans la partie start-up, pour un total de 70. Côté outils, des boosters et des accélérateurs sont à la disposition des entreprises. Business France travaille en étroite collaboration avec BPI France et l’AFD, l’Agence française de développement – notamment Proparco – ainsi qu’avec les principaux acteurs français opérant en Afrique. Nous essayons de créer un maximum de synergie pour que nos actions soient les plus efficaces possibles.
Quelles sont les priorités que vous vous êtes fixées au sein du département Afrique subsaharienne ?
Nous prônons l’orientation accompagnement-export des entreprises françaises afin qu’elles puissent rencontrer des partenaires locaux qui seront importateurs ou distributeurs. Nous voulons encourager nos entreprises à s’implanter sur le continent. Notre autre mission forte est d’attirer les investisseurs africains en France. Ils sont de plus en plus nombreux. La perspective des investisseurs est généralement d’acheter du Made in France pour le réexporter vers l’Afrique ou au sein de la diaspora africaine (…) En Afrique du Sud, une grande société pharmaceutique a racheté la production de GsK basée en Normandie (Aspen a investi 70 millions d’euros dans le développement de nouvelles lignes de remplissage de seringues pré-remplies Fraxiparine, Arixtra et Mono-Embolex, anticoagulants contre les problèmes thromboemboliques, 2014, ndlr).
Comment les entreprises françaises sont-elles déployées en Afrique ?
A ce jour, nous servons environ 2 000 entreprises françaises en Afrique, dont environ un quart au Maghreb. Concernant le secteur d’activité, nous sommes dans 4 grands secteurs : l’industrie, les technologies propres, – qui comprend également l’énergie, la mobilité et l’environnement. Nous desservons également le secteur de l’agriculture et de l’élevage, la technologie et enfin, tout ce qui touche à l’art de vivre et à la santé. Cependant, tous les secteurs d’activité s’y intéressent.
Comment avez-vous défini cette nouvelle édition d’Ambition Africa et quels en sont les temps forts ?
L’année dernière nous étions dans la période post-Covid 19, cette année nous présentons une nouvelle approche partenariale entre l’Afrique et la France, entre l’Afrique et l’Europe. Les besoins sont apparus après la crise. Il faut accompagner l’Afrique dans sa transition. Nous œuvrons notamment pour accompagner l’industrialisation par la « co-industrialisation », – thème fort d’Ambition Afrique 2022 – pour aider les filières africaines à se structurer.
Face aux crises, l’Europe doit aussi être dans un partenariat « gagnant-gagnant » avec l’Afrique sur les questions liées à la sécurité, à la souveraineté et à la diversification des approvisionnements (…) Le nombre d’inscrits à cet événement n’a jamais été aussi important : 47 pays africains représentés, plus de 700 Africains y participent, dont une centaine en visioconférence. Cette année, on note une forte présence des Africains de l’est du continent, notamment du Rwanda.
Dans son allocution d’aujourd’hui, Christophe Lecourtier, directeur général de Business France, a souligné l’importance du caractère « humain » dans les relations Afrique-France. Cependant, cette relation met à mal le sentiment anti-français alimenté par la population du Sahel. Dans quelle mesure cette situation affecte-t-elle les entrepreneurs français qui souhaitent se diriger vers l’Afrique ?
Nous sommes majoritairement dans des pays où ces questions ne se posent pas. La demande des entreprises françaises pour l’Afrique de l’Ouest est considérable. Ceci est sans doute lié à la proximité historique et linguistique. Par ailleurs, l’intérêt pour l’Afrique de l’Est grandit, notamment au Kenya, en Tanzanie, au Rwanda et en Ethiopie. Les entrepreneurs français considèrent encore l’Afrique du Sud comme lointaine et peut-être plus complexe, mais nous y servons toujours 200 entreprises par an.
Depuis plusieurs mois, la France recentre sa relation avec l’Afrique sur la jeunesse et les industries créatives et culturelles (ICC), des sujets qui n’étaient pas au programme d’Ambition Africa cette année…
Dans quelques semaines, nous organiserons un événement avec le cluster sud-africain, Proparco et Expertise France, qui portera sur les CCI au sens large, en Afrique du Sud, orientées vers les jeux vidéo. Dans le secteur du numérique, nous aurons aussi AfricaCom en novembre, un grand salon qui se tiendra au Cap, où nous serons présents avec une quinzaine d’entreprises.
Comment mesurez-vous les impacts d’événements comme Ambition Africa ?
C’est difficile à quantifier, mais l’an dernier, les deux tiers des entreprises invitées y ont entamé des négociations commerciales. De plus, les retours chaque année des investisseurs africains, montrent qu’ils ont trouvé leur compte.
Quels sont les prochains rendez-vous organisés par Business France ?
Chaque année, nous organisons plus de 70 événements en Afrique sub-saharienne et plus d’une trentaine au Maghreb. Cette rencontre portera sur l’accélérateur que nous mettons en place avec BPI France au Sénégal, en décembre. D’ici la fin de l’année il y aura aussi une mission depuis les régions françaises, notamment la Normandie en Côte d’Ivoire, et la semaine prochaine (interview réalisée le 4 octobre, selon la rédaction), nous organisons un événement avec Ethiopian Airlines pour rencontrer aux besoins de notre flotte aérienne et de nos infrastructures au sol. Quinze entreprises françaises se rendront à Addis-Abeba.
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