Russie : la journaliste dissidente Ovsiannikova recherchée

AFP, publié le lundi 3 octobre 2022 à 16h17.

La journaliste Marina Ovsiannikova a été placée sur la liste des personnes recherchées par la Russie, selon un reportage que l’AFP a vu lundi à propos de cette voix critique du conflit en Ukraine, connue pour avoir brandi un signe pacifiste à la télévision.

Le site internet du ministère russe de l’Intérieur précise que Mme Ovsiannikova, 44 ans, est recherchée dans le cadre d’une affaire pénale, sans plus de détails.

En août, elle a été accusée de « diffusion de fausses informations » sur l’armée russe – un crime passible de 10 ans de prison -, elle a été placée en résidence surveillée par un tribunal de Moscou et interdite d’utiliser tout moyen de communication.

Il a été assigné à résidence jusqu’au 9 octobre pour une prolongation probable, dans l’attente de son procès.

Contacté par l’AFP, son avocat, Dmitri Zakhvatov, a confirmé qu’elle était recherchée car « elle n’est pas là où elle serait avant le 9 octobre ». Cependant, il n’a donné aucune autre information sur sa localisation actuelle, en Russie ou à l’étranger.

Le 21 septembre, date de l’annonce d’une mobilisation militaire « partielle » en Russie, des partisans de Marina Ovsiannikova s’étaient affichés sur ses réseaux sociaux. Elle a dit s’être rendue à une audience, dans le cadre des poursuites engagées contre elle, avec une pancarte indiquant « NON À LA MOBILISATION ».

Mi-mars, quelques jours après le déclenchement de l’offensive en Ukraine, Marina Ovsiannikova a interrompu le journal du soir de la grande chaîne russe Pervy Kanal, où elle exerçait le métier de journaliste depuis près de 20 ans.

Elle avait brandi une pancarte vivante appelant à la fin des combats et aux Russes de « ne pas croire la propagande ».

Elle a été brièvement arrêtée et condamnée à une amende pour ce geste. Elle a ensuite quitté le pays pour travailler pour le média allemand Die Welt.

En juillet, elle était retournée en Russie pour tenter de conserver la garde de ses deux enfants mineurs, que son ex-mari, qui vivait toujours en Russie, avait tenté de lui enlever.

Malgré les risques, elle a continué à critiquer le pouvoir et l’offensive de Moscou avant d’être de nouveau arrêtée et accusée de « diffusion de fausses informations » sur l’armée.

Depuis l’offensive en Ukraine, les autorités russes ont réprimé toute condamnation du conflit avec des milliers d’amendes, ainsi que des affaires pénales passibles de très lourdes peines de prison.

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