Thau Maritima, construit dans la région des Eaux-Blanches, est à la pointe de l’innovation.
Ce n’était pas une inauguration officielle, mais ça y ressemblait. Ce jeudi 29 septembre, en fin d’après-midi, François Commeinhes, président de Sète Agglopôle Méditerranée et maire de Sète, accompagné de ses collègues de treize autres communes de la région, se sont retrouvés à la nouvelle Step (Station d’épuration) de Eau Blanche.
Après quatre ans de travaux, Thau Maritima (du nom de la branche du groupe Suez qui l’exploite en délégation de service public) a été partiellement mise en service. Un projet de 64,3 M€ HT : c’est le plus gros outil jamais mis en place dans le Bassin. Non seulement financièrement, mais aussi écologiquement.
Unité de valorisation de l’assainissement
Le directeur régional de Suez, Antoine Bréchignac, accompagné de son directeur technique Christophe Jalabert, a également participé à cette réunion, suivie d’une visite guidée du site (avec casques et gilets de sécurité), à côté de l’UVE (unité de valorisation énergétique), que beaucoup appellent simplement l’incinérateur. La nouvelle étape, justement, aura aussi le nom (inscrit sur la façade) UVA : Unité de Valorisation de l’Assainissement.
Car il n’a pas seulement pour fonction de traiter les eaux usées de sept des quatorze communes de Sam, sachant qu’il est conçu pour 165 000 équivalents habitants (l’Agglo en compte environ 130 000) et même, à terme, pour 190 000 e. /h. 100% des eaux traitées, rejetées à l’émissaire en mer, seront « de qualité eau de baignade », est-il esquissé, y compris les eaux de pluie qui seront notamment collectées, dans le bassin d’orage d’une capacité de 6.000 m3 qui sera installé à l’extérieur . dans l’ancienne gare, après sa démolition. Et cela grâce à un procédé de filtration membranaire de haute technologie composé de millions de minuscules tuyaux. Seule une centaine de stations d’épuration en France, sur environ 20.000, sont équipées, a-t-on également expliqué.
Production de méthane
Autre particularité de cette étape : elle sera quasi « neutre en carbone » en produisant 90 % de l’énergie consommée par les boues méthanisées, à raison de 4 700 MW/heure par an. Elle équivaut à la consommation de 800 foyers ou 30 bus. Avec l’ensemble du système de compostage, le séchage thermique, réduit les nuisances olfactives et sonores…
Enfin, élus et opérateurs réunis ce jeudi ont mis en avant un atout indéniable, baptisé Reut. Soit un acronyme pour « Réutilisation des eaux usées de traitement ». Les ressources en eau sont en effet sous pression sur le territoire national et notamment en Occitanie (sécheresse, impact de la fréquentation touristique, nécessité de préserver les activités agricoles et viticoles…). Réduire la consommation d’eau potable est devenu une nécessité.
Réutilisation de l’eau ultrafiltrée
Une nouvelle étape, à son échelle, y contribuera. Par exemple en approvisionnant, via UVE, la société Saipol, basée à proximité, dans le port de commerce, qui fabrique du biocarburant, et a un gros besoin en eau. Un autre projet a été lancé à Mèze et Marseillan pour l’irrigation globale de 330 hectares de vignes. L’eau ultrafiltrée de la station peut également être utilisée pour arroser les espaces verts, les routes, etc.
Nous verrons à l’usage. Mais avec cette Step, ou plus précisément cette UVA, la région de Thau dispose de ses propres équipements censés répondre à certains des principaux enjeux environnementaux.