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Ils louaient ou sous-louaient des appartements à des prostituées du quartier. Quatre personnes ont été jugées jeudi par le tribunal correctionnel d’Albi et condamnées à des peines de prison avec sursis.
L’enquête a démarré en mars 2018 grâce au « tuyau » d’un chauffeur de taxi de Gaillac, qui était régulièrement contacté par le même numéro pour aller chercher des jeunes femmes avenue Dom Vayssette et les emmener à la gare.
Des chercheurs de la brigade de recherche de gendarmerie de Gaillac se rendent compte que ce numéro de téléphone est lié à plusieurs annonces publiées en ligne sur des sites d’escorte. Ils installent un refuge avenue Dom Vayssette et trouvent l’appartement où logent les prostituées.
250 à 400 euros de loyer par semaine
De fil en aiguille, d’autres logements ont été trouvés, cette fois à Albi. A l’ouest de la ville, rue de la Poudrière et rue des Brus, mais aussi dans le quartier de la Madeleine, rue Rinaldi et avenue Dembourg.
La locataire de l’appartement de Gaillac, un homme d’une quarantaine d’années de nationalité camerounaise, s’est prostituée et a sous-loué son logement entre 250 et 300 euros par semaine et par prostituée. Elle n’était pas présente au tribunal correctionnel d’Albi pour son procès jeudi.
A Albi, l’appartement de la rue de la Poudrière a été loué par un jeune homme dans le but de le sous-louer à des prostituées. Il était payé en espèces à la remise des clés, environ 400 euros par semaine. A la tête du tribunal, il explique qu’il est tombé amoureux d’une prostituée dont il était le client et qu’il s’est lancé de la tentation du profit dans cette sous-location.
Son ex-petite amie, de nationalité brésilienne, a d’abord auditionné comme simple témoin, mais est également en procès. Plusieurs clients interrogés par les détectives ont affirmé que ces derniers les avaient envoyés chez d’autres prostituées. Ce qu’elle a nié au bar. En revanche, elle a avoué mettre parfois son logement à disposition de « copines ».
Parmi ses clients figure le propriétaire d’un immeuble sur la Madeleine, le quatrième prévenu dans cette affaire. Il lui avait loué un appartement en 2015, mais a rompu le bail l’année suivante lorsqu’il s’est rendu compte qu’elle était une prostituée et qu’elle était sous-louée. Pas pour une question de morale : lui-même avoue avoir régulièrement des rapports sexuels rémunérés. Mais de louer l’espace de vie à d’autres prostituées, à des tarifs plus attractifs : 350 euros la semaine, là encore à régler en liquide à la remise des clés.
Le procureur de la République a parlé dans ses documents de « proxénétisme de sous-location », plutôt « amateur » compte tenu du profil des quatre prévenus. Mais il a rappelé que le simple fait de fournir un logement à une personne se livrant à la prostitution est un délit puni par la loi.