AFP, mercredi 24 août 2022, à 19h11
Toumaï, le plus ancien représentant de l’humanité, marchait bien sur ses deux pattes il y a sept millions d’années, mais a conservé la capacité de grimper aux arbres, selon une étude publiée mercredi dans la revue Nature et trois os d’un représentant de son espèce. , Sahelanthropus tchadensis.
L’histoire commence à Toros-Ménalla, dans le nord du Tchad, en 2001 lorsqu’une équipe de la mission paléoanthropologique franco-tchadienne a mis au jour un crâne. Sahelanthropus tchadensis, proche de Toumaï, écarte alors Orrorin tugenensis, vieux de six millions d’années et retrouvé au Kenya, comme le plus ancien représentant de l’humanité.
La position du foramen magnum dans le crâne de Toumaï, avec la colonne vertébrale située sous le crâne et non en arrière comme chez un quadrupède, le place comme un primate bipède. Quelques spécialistes ont contesté cette conclusion, arguant que le fossile est incomplet.
Les recherches menées par PALEVOPRIM, le laboratoire d’évolution de l’Université de Poitiers, du CNRS et d’universitaires tchadiens apportent une contribution décisive à cette découverte.
« Le crâne nous dit que Sahelanthropus fait partie de la lignée humaine », a expliqué mardi le paléoanthropologue Franck Guy et l’un des auteurs de l’étude. Ce dernier prouve que « la bipédie était sa façon préférée de se déplacer, selon les situations », a-t-il ajouté en conférence de presse.
Cette bipédie était « commune mais pas seulement, mais aussi avec un peu d’arborisme », c’est-à-dire la capacité de se déplacer dans les arbres. Héritage de l’ancêtre commun hypothétique de la lignée humaine et des chimpanzés.
L’équipe le prouve avec une analyse détaillée d’un fémur et de deux os de l’avant-bras, le cubitus. Les ossements, que l’on ne saura jamais, appartenaient à l’individu Toumaï, mais retrouvés dans le même site et, comme lui, d’un hominidé, de la lignée humaine.
Les scientifiques de la mission franco-tchadienne, pendant plusieurs années, les ont analysés avec une batterie spécifique de tests et de mesures. Ils ont identifié 23 caractéristiques morphologiques et fonctionnelles, avant de les comparer avec d’autres hominidés et grands singes vivants et fossiles.
La conclusion est que « l’ensemble de ces traits de caractère est beaucoup plus proche de ce que l’on verrait chez un homininé que chez n’importe quel autre primate », a déclaré Guillaume Daver, paléoanthropologue de l’équipe PALEVOPRIM et premier auteur de l’étude, lors d’une conférence de presse. . .
Par exemple, un gorille quadrupède ou un chimpanzé, plus proche cousin de l’homme, s’appuie en avant sur le dos des phalanges de la main, ce qui n’est pas le cas de Sahelanthropus.
Les os qu’ils ont analysés pesaient entre 43 et 50 kilos. Le paysage désertique dénudé qui recèle aujourd’hui ses vestiges de forêts mixtes de palmiers et de savanes humides en son temps. Un cadre qui améliore la marche et qui quadruple « en douceur » dans les feuilles.
Le paléoanthropologue Antoine Balzeau du Muséum national d’histoire naturelle a indiqué à l’AFP que l’étude offre donc « un portrait plus complet des Tomai et, enfin, des premiers humains », saluant un travail « très remarquable ».
Elle apporte des arguments supplémentaires aux tenants d’une évolution « arborescente » de la lignée humaine, aux ramifications multiples, « elle va à l’encontre d’une simple image d’humains se succédant, avec des capacités qui s’améliorent avec le temps », estime M. Balzeau. .
Ce qui a fait de Sahelanthropus un humain, c’est sa capacité à s’adapter à un environnement particulier, selon les chercheurs de PALEVOPRIM, qui ont souligné l’importance de ne pas voir dans la bipédie un « trait magique » qui définit strictement l’humanité.
Dans un article accompagnant l’étude, Daniel Lieberman, professeur de biologie évolutive à Harvard, estime que l’étude n’apporte pas encore de « solution définitive » à la question de la nature de Toumai.
L’équipe de PALEVOPRIM prévoit de commencer les recherches au Tchad au printemps prochain, « si la sécurité le permet », a précisé M. Guy. Selon la paléontologue tchadienne Clarisse Nekoulnang du Centre national de recherche et de développement, les équipes sur le terrain « essayent de trouver des sites plus anciens que Tomaï ».
Comment s’appelle notre plus ancien ancêtre ?
Homo rhodesiensis est connu en Afrique depuis 600 000 ans. C’est peut-être l’ancêtre d’Homo sapiens, les plus anciens fossiles connus proviennent du Djebel Irhoud au Maroc, qui en 2017 avaient 300 000 ans.
Qui est l’humain le plus âgé ? Le plus ancien représentant de notre espèce, Homo sapiens, vivait il y a environ 315 000 ans au Maroc. La découverte, par une équipe internationale dirigée par Jean-Jacques Hublin (Institut Max-Planck d’anthropologie évolutive de Leipzig et Collège de France), est extraordinaire.
Quel est l’ancêtre direct de l’homme ?
Homo habilis est considéré comme notre ancêtre. Cette espèce d’hominidé préhistorique est apparue en Afrique il y a environ 2,5 millions d’années. Et il a vécu près d’un million d’années ! Découvrez ce que vous devez savoir sur Homo habilis…
Quel est le nom de l’hominidé le plus ancien ?
Toumaï a deux fois l’âge de Lucy C’est lui qui a retrouvé Lucy en Ethiopie en 1974. Agé de 3,2 millions d’années, cet australéopithèque a longtemps été considéré comme le plus ancien représentant de la lignée humaine, avant d’être détrôné par Toumai.
Quand est arrivé le premier homme sur terre ?
Il y a environ 7 000 000 d’années : apparition des premiers ancêtres de la lignée des « hommes ». Il y a 3 500 000 ans : Début de la bipédie attestée par des fossiles trouvés à Laetoli (Afrique, Tanzanie).
Quand le premier homme est-il arrivé ? Le premier hominidé bipède est probablement Sahelanthropus tchadensis, il y a environ 7 millions d’années, suivi d’Orrorin tugenensis, il y a 6 millions d’années. A partir d’il y a 4,2 millions d’années, les Australopithèques se sont répandus, avec une bipédie indéniable.
Où sont apparus les premiers êtres humains ?
Une chose est sûre : il y a environ 10 millions d’années, les premiers hominidés sont apparus en Afrique, et il leur a fallu au moins 4 millions d’années pour se tenir sur leurs deux pattes.
Quel est le premier homme qui a été sur la terre ?
Il s’appelle Toumaï ! Depuis son ère de 7 millions d’années, c’est lui qui détient actuellement le titre de doyen de l’humanité. Son crâne a été découvert lors de fouilles en 2001 au Tchad, un pays d’Afrique centrale.
Quelle est la taille de Toumaï ?
« Ces éléments du crâne et des dents permettent d’envisager une taille de 105-120 cm, ce qui est proche de la taille du chimpanzé commun (Pan troglodytes). Mais Toumai ne ressemble pas à un chimpanzé ou à un gorille », a argumenté le chercheur.
Où est le crâne de Toumaï ? Le gisement de Toumaï – « espérance de vie » en langue gorane – est situé à 2 500 km à l’ouest du rift africain, loin des précédents sites de découverte de fossiles. Ce crâne a été découvert en 2001 par l’équipe de Michel Brunet lors d’un relevé de surface. Il était attaché à des dents et à un morceau de fémur.
Quel âge a Toumaï ?
Une étude confirme l’âge de Toumaï – Le plus ancien préhumain connu a plus de 7 millions d’années.
Quand est mort Toumaï ?
Toumaï est le nom donné au premier fossile représentatif de l’espèce Sahelanthropus tchadensis, dont le crâne presque complet a été retrouvé au Tchad en 2001. A environ 7 millions d’années, Toumaï serait le plus vieil hominidé connu à ce jour.